Le Maître du Haut Château

Philip K. Dick

informations

● TITRE D'ORIGINE : The Man in the High Castle
● DATE DE PARUTION : 1962
● NOMBRE DE PAGES : 380
● ÉDITION DE TON LIVRE : J'AI LU
● QUATRIÈME DE COUVERTURE : 1948, fin de la Seconde Guerre mondiale et capitulation des Alliés. Vingt ans plus tard, dans les États-Pacifiques d’Amérique sous domination nippone, la vie a repris son cours. L’occupant a apporté avec lui sa philosophie et son art de vivre. À San Francisco, le Yi King, ou Livre des mutations, est devenu un guide spirituel pour de nombreux Américains, tel Robert Chidan, ce petit négociant en objets de collection made in USA. Certains Japonais, comme M. Tagomi, dénichent chez eux d’authentiques merveilles. Tandis qu’un autre livre, qu’on s’échange sous le manteau, fait également beaucoup parler de lui : "Le Poids de la sauterelle" raconte un monde où les Alliés, en 1945, auraient gagné la guerre…
● Y A-T-IL UNE SUITE ? Non. C'était prévu mais l'auteur ne l'a pas finalement pas faite.   .

aurélie

Ton avis

● RÉSUMÉ PERSONNEL :
● LE LIVRE EN UN MOT : Prenant
● UNE CITATION : « La fiction possède un pouvoir stupéfiant. La fiction populaire bon marché elle-même se révèle évocatrice. Pas étonnant que ce genre de choses ait été interdit sur le territoire du Reich; je l'interdirais aussi. Dommage que j'aie commencé une lecture pareille. Mais trop tard; il faut que je la termine, maintenant. »
● UNE NOTE SUR 10 : 8/10
● TON AVIS : Le pitch est ultra alléchant. Peut-être trop ? Car j’ai vu de nombreuses critiques sur Internet où les gens trouvaient l’histoire ennuyeuse et lâchaient le roman avant même d’atteindre les 100 pages. Dans ce cas, je préviens tout de suite : de l’action, oui, il y en a, mais elle n’arrive pas dans les cinq premières pages. Les personnages ont des vies simples. Mais peut-être que l’adaptation télévisuelle fait du tort au livre sur ce côté-là   ? J’ai également lu à plusieurs reprises que le style déroutait mais que la traduction de 2013 était meilleure que l’ancienne. Personnellement, le style ne m’a pas dérangée puisque j’ai lu le roman d’une traite. On jongle entre les points de vue des personnages au gré des chapitres et si vous n’avez pas de problème avec ce procédé alors, normalement, ça devrait aller pour vous. En fait, je suis étonnée de voir autant de critiques aller dans ce sens sur Livraddict et de ne pas du tout les retrouver sur Senscritique.

L’événement à l’origine de cette uchronie : Giuseppe Zangara qui parvient à assassiner le futur président Franklin Roosevelt en 1933. À partir de là, toute l’Histoire du monde du Maître du Haut Château diverge de la nôtre. Les États-Unis ont un autre président, la Seconde Guerre mondiale a bien lieu, mais ce sont les forces de l’Axe qui en sortent vainqueurs en 1948. On se retrouve alors dans les années 1960 où le monde est divisé entre deux puissances mondiales : l’Allemagne nazie et le Japon. La situation géopolitique n’est pas clairement expliquée dans le livre, on la comprend peu à peu via les personnages. Mais je pense qu’une carte au début du livre ne serait pas de trop.

carte du monde:

L'action se déroule surtout dans les PSA (Pacific States of America), la côte ouest des États-Unis qui appartient désormais au Japon et a qui su rapidement instaurer son art de vivre. Une société bien différente de celle d'avant guerre où les Yankees sont désormais exploités et humiliés. On suit plusieurs personnages, l'entrepreneur japonais M. Tagomi, le négociant suédois Baynes, l'antiquaire Robert Childan, l'ouvrier juif Frank Frink et enfin, sa femme Juliana Frink, qui vit dans la zone neutre au delà des Rocheuses. Ils ne se croisent quasiment jamais. Et pourtant, d’une certaine manière, ils sont presque tous liés à ce fameux livre interdit qui raconte à quoi aurait ressemblé le monde si les Alliés avaient remporté la guerre : Le Poids de la sauterelle. Un livre dans un livre, mais surtout une uchronie dans une uchronie. Une mise en abyme qui va encore plus loin lorsqu’on arrive à la fin du roman, et  aussi quand on découvre comment K. Dick a lui-même écrit "Le Maître du Haut-Château".

N'ouvrez pas si vous ne voulez pas savoir comment a été écrit "Le Poids de la sauterelle", car c'est un peu important au final:

Je tiens à prévenir : on reste sur sa faim parce que l’histoire n’est clairement pas finie. L’auteur avait commencé à écrire une suite mais il ne l’a jamais terminée car il n'en pouvait plus de faire des recherches sur les nazis. Du coup, c’est extrêmement frustrant. On trouve les deux premiers chapitres de cette suite avortée dans mon édition, ce qui permet de voir vers quelle direction l’auteur allait se diriger. Et à vrai dire, je ne m'attendais pas du tout à ça !!! Ça permet aussi au lecteur de mieux comprendre un passage du roman.

Si tu veux savoir, ouvre le spoiler :

Bref, une lecture agréable me concernant. Je ne m'attendais pas à ce que ce livre se penche autant sur la métaphysique (cf. aussi le dernier chapitre de Juliana) mais j'aime être surprise aussi. Belle découverte pour moi, malgré la frustration d'une histoire inachevée.

● À QUI LE CONSEILLES-TU ? aux amateurs d'Histoire et de SF