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Sujet: Re: Raison et Sentiments Mar 16 Aoû - 11:51
Je suis en train de le lire et pour le moment j'aime beaucoup ! Je pense que ce sera le Austen que je préférerai !
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:14, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
Aurélie
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Mer 7 Sep - 15:08
Je l'ai terminé ce matin et il renforce mes lectures précédentes des oeuvres de l'auteur : Austen est un génie ! J'adore ce qu'elle a fait, sa plume est envoûtante, ses personnages profonds et sa façon de conter son époque magique ! Voici ma critique :
Elinor et Marianne sont deux héroïnes totalement différentes qui vont vivre des épreuves amoureuses pas si éloignées les unes des autres. Elinor représente la raison, la réserve, la contenance : elle est capable de masquer ses sentiments vifs, de les laisser en elle quand cela est nécessaire. Il ne faut pas confondre cela avec de l’hypocrisie, non : c’est une réserve qui lui permet de se comporter au mieux dans cette société où les manières permettent de vous classer au regard des autres individus. Elle est la modération, la fille sage qui réfléchit avant d’agir et qui ne se laisse pas envahir par la force des émotions en apparence. Son bon sens permet de maintenir l’équilibre nécessaire au duo qu’elle forme avec Marianne qui elle, vit dans le vif de l’émotion. Elle ne cache pas ses sentiments, elle s’exprime avec un naturel plaisant, elle aime la force de ses passions, aime à laisser transparaître mais surtout à voir transparaître la beauté du monde dans un regard, dans une expression de visage, dans une parole. Elle s’emballe, court vers la puissance du sentiment. Elle ne se retient pas et se laisse aller à la joie ou la peine tout en ne choquant pas son entourage, tout en conservant un savoir-vivre à toute épreuve. La mère des deux jeunes filles tend plus vers le caractère de Marianne et c’est à la raison d’Elinor qu’elle prête une oreille plus qu’attentive. Vient alors le Colonel Brandon, un homme réservé mais droit et touchant pour celui qui sait creuser sa carapace. Il est habité part les meilleures intentions du monde et se meurt d’un amour à sens unique pour la délicieuse Marianne qui éveille en lui de douloureux souvenirs. Du début à la fin, tout n’est fait que pour le bonheur des autres. Il s’inquiète pour ses amis et cherche à les aider du mieux qu’il le peut. Son côté réservé est en accord avec son histoire. C’est sûrement le personnage masculin qui m’a le plus touchée : on veut son bonheur même si l’on voit en lui un éternel solitaire. Sa fin heureuse nous comble autant que celle d’Elinor. Willoughby est un jeune homme qui ressemble beaucoup à Marianne : même goûts, même facilité d’expression, une compagnie agréable, le sourire facile quand tout va bien, un charme irrésistible… Mais il est aussi bien cachotier et un peu trop épicurien. C’est cette oisiveté qui va le perdre et le mener à bien des déboires… Enfin, Edward Ferrars est sûrement le personnage des cinq que l’on voit le moins mais qui a une importance de la première à la dernière page contrairement aux deux autres figures masculines. Il est entre Brandon et Willoughby : réservé mais bien élevé. Il cache ses sentiments, un peu comme Elinor et est guidé par sa raison, se laissant parfois surprendre par la force de ses sentiments qu’il relègue au second plan et qu’il oublie jusqu’à ce qu’il comprenne qu’ils sont trop intenses. Son honneur en fait un homme qu’on apprécie et qu’on respecte : il est prêt à aller au bout de son engagement au détriment de son propre bonheur et ça, c’est ce qui fait tout son caractère et son bon cœur. Les autres protagonistes sont accessoires, ils sont répartis en opposants et adjuvants mais ont chacun leur rôle à jouer. La femme de John Dashwood provoque la perte de ses frères en voulant éloigner Elinor d’Edward : elle est celle qui introduit complètement Lucy Steele dans sa famille et qui va mettre en scène la décadence de ses frères. Mrs Ferrars est aussi mauvaise et antipathique que sa fille : elle s’en mord les doigts et on en est bien contents. Lucy Steele est le personnage le plus détestable de ce livre : on regrette son issue, on aimerait la voir découverte que chacun puissent comprendre à quel point elle est manipulatrice. Ses mauvaises manières qui peuvent être touchantes chez certains protagonistes sont irritantes chez elle : elle s’impose et évince tout son petit monde à son propre profit. Même miss Steele, sa sœur, en fait les frais. Mrs Jennings est un peu la vieille commère du quartier qu’on écoute d’une oreille distraite mais qu’on apprécie pour sa gentillesse et ses actes parfois trop indiscrets. Même si elle n’est pas toujours d’une grande aide, son bon fond répare toutes ses maladresses. Le couple Middleton est sympathique mais sans plus : rien ne nous pousse à vouloir creuser au-delà, tout comme pour le couple Palmer.
Entre les deux sœurs, ma préférence va à Elinor : elle est sûrement celle qui souffre le plus dans ce roman, même Marianne qui pourtant tombe malade à cause de ses souffrances n’a pas vécu la moitié de ce qu’a vécu son aînée. Toutes les injustices qu’elle endure, les coups bas qu’elle encaisse font qu’on veut qu’elle obtienne une fin heureuse et que tous ses assaillants paient le prix fort. Elle est décriée par les Ferrars alors que c’est elle qui se démène pour aider Edward lorsqu’il est en mauvaise posture et c’est elle qui est animée des sentiments les plus honorables envers cet homme. Elle est la cible de l’extrême perversité de Lucy Steele et cette garce enfonce jour après jour le couteau, le tournant dans tous les sens en souriant : Elinor encaisse et ne dit rien. Elle supporte et emprunte le chemin de l’acceptation, du deuil de son amour au profit de Lucy qui, elle, a reçu la promesse d’un engagement. Elle est la confidente de tout ce beau monde qui ne se soucie pas une seconde de ce que ça induit pour elle : elle sait tout et, surtout, elle sait des choses qui l’enfoncent encore plus dans ses malheurs. Le naturel de Marianne m’a beaucoup plu, sa passion pour les choses de la vie et sa façon d’aimer pleinement sont appréciables. Elle est superbe, elle sait créer chez le lecteur un attachement sincère et est souvent le personnage favori d’après ce que j’ai pu lire. Seulement, je me suis plus attachée à la force d’Elinor et à ses efforts, à son côté modéré et à son amour inconditionnel pour sa famille, amour pour lequel elle se refuse à montrer ses souffrances. Elinor est une héroïne comme je les aime, à l’image d’Elizabeth Beckett d’Orgueil et Préjugés. Austen peint à la perfection ces femmes fortes qui savent faire le lien entre bon sens, tenue en société et force de caractère. Un beau mélange pour cette époque où la femme n’était pas encore autorisée à exister en tant qu’individu.
Comme les autres œuvres d’Austen que j’ai eu plaisir à lire, ce roman m’a transportée dans cette époque où l’amour nait dans un regard, dans une conversation, dans une inclination particulière et où il grandit dans des circonstances où nous, pauvres êtres modernes, ne pourrions même pas faire attention à notre voisin. Je suis à chaque fois impressionnée par sa façon de nous faire ressentir l’amour entre deux personnages sans qu’ils ne puissent se parler ouvertement, sans qu’ils ne puissent se toucher, se sentir… C’est superbe de pouvoir, à notre époque, pouvoir ressentir les premiers émois d’une jeune fille d’un autre temps auquel nous aurions tant de mal à aimer sans pouvoir exprimer pleinement nos sentiments. Les héroïnes ne peuvent se fier à leurs cinq sens comme nous nous plaisons à le faire et, pourtant, Austen réveille chacun de ses cinq sens chez nous pour qu’on puisse ressentir les mêmes émotions que les sœurs Dashwood. Un véritable coup de maître ! Les paysages sont décrits avec une telle exactitude, les sentiments peints avec émotion, les personnages si vivants… On ne peut que se laisser envahir par son écriture et tomber dans une addiction qui ne finira jamais. On goûte à Austen et ça devient comme le chocolat : on en veut plus ! Sa vision de son époque est franche, elle ne se cache pas derrière des non-dits mais repousse les limites sans tomber dans la caricature extrême : elle dénonce les problèmes de castes et leurs obstacles à certains amours qui devraient pourtant brûler ardemment.
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:21, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Ven 20 Avr - 10:29
Mon avis:
Après la mort de leur père, Elinor et Marianne Dashwood se voient contraintes de quitter la maison familiale de Norland, avec leur mère et leur sœur cadette, Margaret. Leur frère, John Dashwood, né d’un premier mariage, devait prendre soin d’elles , promesse faite à leur père avant sa mort. Influencé par sa femme Fanny, il n’en fera rien. C’est ainsi qu’elles s’en vont vivre à Barton cottage auprès de la famille Middleton. De cette nouvelle société verra naitre de nouveaux amours, celui du colonel Brandon envers Marianne, et de cette dernière envers John Willoughby qui partira à Londres quelques temps après. Quant Elinor, elle a laissé son amour à Norland, puisqu’elle est éprise d'Edward Ferrars, le frère de Fanny, sa belle-sœur. De la plume de Jane Austen, on découvre une fois de plus les émois amoureux et les déceptions qui s’ensuivent. A travers le regard d’Elinor, on voit la déchéance de sa sœur, le cœur brisé par Mr Willoughby.
L’auteur nous dépeint deux personnages totalement différents, comme nous le montre le titre. Elinor est la raison. Pleine de sagesse, elle rattrape souvent les fautes de sa sœur et sait faire preuve de calme et de retenue. Ce n’est pas le cas de Marianne, très expansive et enthousiaste, elle reste persuadée que nous n’avons qu’un grand amour. Elle rit beaucoup du colonel Brandon, qu’elle trouve déjà trop vieux pour être une nouvelle fois amoureux.
On pourrait découper le roman en deux parties, la première étant à Barton, où la vie est plutôt calme, malgré les diverses sorties que proposent les Middleton. Mr John Middleton et Mme Jennings sont des personnages qui aiment les distractions et la société. Ils donnent de la vie à cette partie du roman, où il ne se passe pas grand chose. D’ailleurs plus tard, Elinor et Marianne partiront à Londres avec Mme Jennings. A ce moment, je trouve que le rythme s'accélère. On en apprend un peu plus sur le manque de nouvelles de Willoughby. Elinor retrouve Edward, mais pas dans les meilleures conditions. Tout ça est rondement mené par la plume de Jane Austen.
C’est toujours avec ironie et satyre que l'auteur nous décrit certains personnages, c'est ce qui fait le charme de Miss Austen. Je me suis beaucoup attachée à Elinor qui n’hésite pas à faire passer les intérêts de sa sœur avant les siens. Même si la personnalité de Marianne met un peu de soleil au duo, elle est vite ternie par sa grande dépression qui l’assagira, un mal pour un bien. On s’attache facilement aux différents personnages, chacun a son caractère bien défini et ne rend la lecture que plus agréable.
Le second roman de Jane Austen, offert par Rambalh, que je lis avec plaisir. Je n’hésiterai pas à lire ces autres romans, pour retrouver un style aussi plaisant.
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:23, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Lun 8 Oct - 21:02
Mon avis va beaucoup dans le sens d'Aurélie et de Chtitepuce. J'ai beaucoup aimé ma lecture et mon avis sur les personnages va dans le même sens. Mes impressions plus en détails : Raison et sentiments fut ma première lecture des écrits de Jane Austen. Je m’y suis lancée curieuse de découvrir ces ouvrages si longuement conseillés sur la blogosphère et je dois dire que je n’ai pas été déçue. Malgré un léger temps d’adaptation au style de la plume de Jane Austen et au contexte typique du siècle qu’a connu l’auteur, la lecture devient vite un régal. Ce roman, outre un récit très bien tourné sur les « aventures amoureuses » de nos deux héroïnes, Elinor et sa sœur Marianne, est aussi une réflexion, une critique sur les mœurs et la société de l’époque. Futile, fortement attachée à l’argent, superficielle, la société décrite est dans l’ensemble peu attirante par le nombre de défauts mis en avant. Heureusement, quelques personnages sortiront du lot et seront vraiment attachants, je citerais Marianne à la personnalité à l'extrême de celle de sa sœur au début qui a su évoluer en maîtrisant son impulsivité. Et surtout Elinor qui sera parfaite à mes yeux du début à la fin. Intelligente, raisonnable, dévouée, sachant se tenir en société, elle apparaît comme la grâce même et deviendra vite le modèle de Marianne. Ces jeunes filles, outre leur proximité de sœurs, vivront leurs premiers émois amoureux au même moment. Ces derniers ne se passeront pas comme prévu mais auront l’avantage de rapprocher encore plus les deux jeunes femmes, elles en viendront à se consoler, à se confier, à se conseiller. Jane Austen rend ces sentiments, ces émotions parfaitement. Raisons et Sentiments se lit vraiment avec le cœur, il est impossible de ne pas s’attacher, de pas s’étonner des sentiments amoureux que l’on connaît déjà un peu si l’on a déjà vécu une expérience semblable. Ce récit est un véritable petit bijou de réalisme, d’émotions…
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:26, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Ven 26 Oct - 9:45
Pourquoi avoir lu ce livre ? Hein ? Mais ce n’est pas tout à fait la vraie question. Pourquoi avoir ouvert un « classique » anglais alors que je n’ai jamais accroché aux « classiques » et encore moins à la littérature anglaise ? Hein ? Expliquez-moi !
L’histoire se met en place avec une lenteur vraiment impressionnante. Jane Austen parait ne s’intéresser qu’à la psychologie de l’Homme. En conséquence, ce roman souffre d’un grand manque d’action, de nombreuses longueurs ainsi qu’une succession d’événements attendus ! Le lecteur est comme spectateur de l’histoire et étranger aux personnages.
Quant à la plume, elle est terriblement difficile à suivre voire écoeurante tant les détails sont nombreux et tant l’auteur s’attarde sur chaque chose. Le langage est précieux, classique et très anglais mais tout à fait adapté à la bonne société du XVIIIème siècle.
Je suis parfaitement capable d’apprécier les histoires d’amour mais celle-ci est trop classique à mon goût.
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:27, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
Chouquette
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Ven 25 Jan - 11:20
Mon avis !
Après avoir vu le film d’Ang Lee datant de 1996, il était nécessaire que je m’attaque à l’œuvre de Jane Austen. Oui, je fais tout à l’envers et alors ? Au moins, on est moins déçus si l’adaptation nous plaît moins après lecture Et puis, vue ma passion pour la grande dame, il était évident que pour moi le film serait en-dessous du chef d’œuvre romanesque.
Élinor représente la raison là où sa sœur, Marianne, représente le sentiment. Mais à la mort de leur père, obligées de déménager à Barton Cottage avec leur mère et leur sœur cadette (Margaret), elles vont découvrir que la vie ne s’arrête pas à l’un ou à l’autre et que les deux sont complémentaires et nécessaires pour créer des situations que nul ne pouvait prévoir. La sage Élinor va alors découvrir la passion sentimentale quand l’extravagante Marianne apprendra ce qu’est la raison…
Un schéma austenien classique.
En bien des sens, et surtout dans son schéma narratif, Raison & Sentiments semble se rapprocher d’Orgueil & Préjugés ; on y retrouve ainsi un schéma classique de Jane Austen. En effet, les principaux personnages sont issus de familles modestes et vont être amenés à côtoyer des personnes plus riches qu’eux dans l’espoir de faire un bon mariage mais surtout un mariage d’amour. De ce fait, la famille Dashwood n’est pas sans nous rappeler la famille Bennet d’Orgueil & Préjugés bien que les personnages et leurs caractères soient forts différents les uns des autres. Si Mrs Bennet était un personnage sûr de lui et très impétueux, voire irrespectueux des convenances, Mrs Dashwood est, au contraire, un personnage plus réservé même si impatient de voir ses filles mariées. Le seul point commun de ces deux femmes repose donc dans leur façon d’être sûres d’un mariage quand celui-ci ne l’est pas.
Ainsi, Élinor et Marianne vont être amenées à traverser bien des épreuves. De l’amour à la désillusion, du chagrin à la peur de perdre un être cher, ces deux jeunes femmes nous sont très proches bien qu’elles aient une vie si différente de celle de notre époque. Malgré tout, elles savent montrer que ce sont des femmes fortes qui ne sont pas en reste face à d’autres personnages ; elles occupent la scène et montrent parfaitement leur trait principal : la raison et le sentiment. Et quand les deux entrent en collision, les épreuves ne font que se multiplier poussant les deux jeunes filles à se surpasser et à repousser leurs limites.
Il est alors bien normal que la fin soit heureuse. Après tant d’épreuves, si les personnages devaient encore souffrir, cela serait une véritable marque d’injustice pour elles alors même que celle-ci a été leur lot quotidien. Et cette fin heureuse est tout à fait normale puisqu’il s’agit du propre même de Jane Austen de faire souffrir ses personnages avant de les libérer par un « Happy end ».
Une peinture de la société anglaise du XIXe siècle
A travers les personnages d’Elinor & Marianne, Jane Austen nous livre ici une peinture de la société de son époque. Une société où régnait des règles de convenance strictes, la nécessité d’un bon mariage et de la fortune et où l’amour n’est qu’un sentiment secondaire. Autant dire que c’est totalement à l’opposé de notre société moderne où le mariage repose sur l’amour et où les convenances sont totalement différentes du fait de l’évolution des mœurs. Et ces règles de convenance transparaissent essentiellement par Mrs Edwards qui s’oppose fermement à un mariage pour des questions de fortune et de volonté de bon mariage. C’est une femme de caractère qui n’hésite pas à imposer sa volonté et ce, par tous les moyens pour ne pas perdre son honneur et sa fortune.
Et la fortune est le cœur même de cette société. Pour toute jeune fille issue d’une famille modeste, il s’agit de trouver un mari fortuné pour pouvoir avoir une vie descente et permettre à ses parents de vivre confortablement quand ils ne pourront plus travailler. Quant aux jeunes hommes issus de famille riche, leurs parents voudraient les voir épouser une jeune fille de leur classe sociale. Jane Austen, dans ses romans, va donc confronter ces deux univers que tout oppose pour les réunir envers et contre tout. Mais cela passera par de nombreuses difficultés et des personnages différents que tout oppose pour certains.
Des personnages aux caractères opposés
Comme toujours dans les romans de Jane Austen, les personnages ont des caractères diamétralement opposés mais tout les attire. Voilà qui donne du fil à retordre à l’expression « Qui se ressemble s’assemble. » Ainsi, Marianne & Élinor sont les expressions même de ces caractères opposés puisque l’une est sentimentale là où l’autre est plus raisonnée.
Mais cette différence est encore plus accentuée entre le Colonel Brandon et Monsieur Willoughby. En effet, Brandon est un personnage très discret, limite timide alors que Willoughby est très extraverti, sûr de lui-même et aime jouer avec les sentiments des autres. Willoughby apparaît comme un manipulateur là où Brandon joue franc-jeu.
Quand à Lucy Steele et Robert Ferrars, leur différence est tout simplement énorme et la fin est impensable à cause de cela. Jeune homme fier de lui qui a souvent critiqué Lucy, il finira par tomber sous son charme et à se remettre en cause. A l’inverse, Lucy est une femme qui aime conquérir et plaire mais qui reste très hautaine et imprudente.
En bref, un roman que j’ai eu plaisir à lire comme à voir le film. La plume de Jane Austen a su encore une fois me conquérir, me confirmant ainsi qu’elle est l’une des plus grandes auteures de son époque et une de mes favorites.
Bonne lecture !
Dernière édition par Aurélie le Mar 10 Fév - 17:32, édité 1 fois (Raison : Correction par Aurélie)
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Dim 27 Aoû - 12:20
J'avais lu Orgueil et préjugés que j'avais beaucoup aimé, aussi, quand la LC du forum a frappé sur Raison et sentiments, je me suis lancée, pleine de joie.
J'ai vite déchanté, je me suis ennuyée très rapidement. Les premiers chapitres introductifs ne sont pas si mal. On découvre l'attachement de Marianne pour le beau Willoughby, la famille qui souhaite les marier, les questions financières et immobilières, etc.
Mais rapidement, j'ai trouvé que ça tournait en rond, beaucoup trop. J'ai trouvé qu'entre le chapitre 8 (ou 10 je ne sais plus) et le 46, il ne se passe pas grand-chose, tout au mieux du remplissage. Le chapitre 46 marque un tournant dans l'histoire, c'est là que j'ai commencé à vaguement retrouver un peu d'intérêt pour ma lecture, que je suis étonnée de ne pas avoir abandonnée. Le dernier chapitre est super, il remet tout en place, c'est très beau.
Je trouve que ce roman souffre un peu du syndrome « premier roman », même pour Jane Austen... J'aurais voulu aimer, mais non. Peut-être qu'une version abrégée m'aurait plu davantage pour une fois, je ne sais pas.
La traduction que j'avais commençait en plus à dater un peu (celle libre de droit Raison et sensibilité), je pense que ça n'aide vraiment pas à apprécier ce livre, parce que j'ai eu beaucoup de peine avec certains passages.
Sinon, difficile de critiquer Jane Austen, c'est une écrivaine aguerrie, aucun doute, donc je vais juste dire que je me suis ennuyée et que je n'ai pas apprécié parce que j'ai trouvé long, mais c'est tout personnel. Et un petit détail, voir quatre « etc. » à la suite c'est un peu lourd et inutile, je ne comprends pas...
Bref, je n'ai pas aimé, mais je conseille vivement Orgueil et préjugés !
Dernière édition par Enorah le Dim 10 Sep - 21:26, édité 2 fois (Raison : CPG + CPE)
Ceres
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Sujet: Re: Raison et Sentiments Mar 2 Juin - 19:55
Je me suis lancée à mon tour dans ce livre... et j'ai l'impression de suivre un schéma récurrent : Orgueil et Préjugés : Emma : Persuasion : Raison et Sentiments : Du coup, j'ai de grands espoirs sur le prochain que je lirai !
Mais détaillons plutôt le pourquoi d'une déception. Je ne vais pas résumer à nouveau l'histoire, plein de monde l'a déjà fait avant moi et c'est parfait. Allons donc à l'essentiel !
J'ai ressenti ce même problème de « premier roman » qu'a évoqué Jacana. On sent déjà le style mordant de Jane Austen, et pourtant il y a des choses qui m'ont gênée.
Déjà, il y a énormément de mots écrits en italique ou majuscules (selon les éditions) pour insister sur des morceaux de phrases. Alors, c'est un procédé qui permet de souligner un point important, certes, mais quand c'est utilisé à outrance, c'est juste lourd. J'ai l'impression que l'autrice avait peur que ses lecteurs ne parviennent pas à comprendre les intentions derrière les paroles de ses personnages, mais si l'ironie est bien maniée, ce n'est pas nécessaire de faire cela. Ses autres romans nous le prouvent bien ! Quoique je remarque sur Internet que les gens peinent à déceler l'humour de ses textes... En fait, Jane Austen avait raison d'insister lourdement dans son premier roman !
Ensuite, j'ai eu l'impression que certaine péripéties n'étaient que des versions primaires de Orgueil et Préjugés. Genre les déboires d'Eliza ici et ceux de Georgiana Darcy ? Willoughby qui a l'air d'être un Wickham 1.0 ? Alors, il me semble que les deux romans ont eu leur écriture très rapprochée, mais bon, quand on en a lu un, on ne peut pas s'empêcher de remarquer les similitudes de l'autre.
Mon autre grief avec ce livre : les longueurs ! Pourquoi tant de pages sont sacrifiées pour parler de si petits trucs ?
Spoiler chapitre 44:
Le Willoughby qui débarque pour nous raconter sa version des faits. Pendant tout le chapitre, la seule chose que je lisais c'était : « Ouin, ouin, je me suis comporté comme un gros sac, mais faut me comprendre, je suis malheureux en fait. J'aime vraiment Marianne et maintenant je suis coincé avec une autre. Ouin, ouin. » Comme on fait son lit, on se couche. Bien qu'elle condamne ses actions, Elinor est bien trop bonne à quand même éprouver de la pitié envers lui.
Et à l'inverse, pourquoi si peu de texte pour des éléments importants ?
Spoiler sur un couple final:
Rendez-vous compte, Marianne et le colonel Brandon n'échangent pas une seule ligne de dialogue direct ! On pourrait penser que l'autrice essayerait un peu de développer leur relation, mais non !
Et alors je ne parle pas des personnages superflus, à commencer par Margaret. À part le moment où elle n'a pas tenu sa langue, à quoi a-t-elle servi ?
Mais à part ça, j'ai bien aimé le concept de base. On a une jolie relation sororale et toujours ce petit commentaire sur la société de l'époque qui fait plaisir. C'est juste que l'exécution, ben...
Dernière édition par L'erreur sociale le Mar 2 Juin - 21:21, édité 1 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
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Sujet: Re: Raison et Sentiments
Raison et Sentiments
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