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L'erreur sociale
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 18 Jan - 14:57
Ooooh, ça a l'air cool ! L'esthétique du dessin me plaît beaucoup en tout cas. Et l'histoire de la Commune de Paris aussi. Je note mentalement qu'il faudra que je lise ça !
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Aurélie
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 18 Jan - 14:59
Je l'ai lue le temps du trajet en sortant de la librairie, j'suis arrivée chez mes parents et n'ai eu qu'à la ranger avec mes livres lus
Après, étant débutante dans le monde de la BD, il est fort probable que ma note soit exagérée.
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L'erreur sociale
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 18 Jan - 16:29
Aurélie a écrit:
Étant débutante dans le monde de la BD
Parce qu'il faut un doctorat en BD pour pouvoir apprécier le médium ? Diantre ! :O
Et puis ce n'est pas comme si tu ne connaissais pas les codes narratifs qui jonchent le sol de la pop culture, que tu n'avais jamais ouvert un livre, vu un film, etc., hein !
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Aurélie
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 18 Jan - 16:39
Disons que noter un livre est toujours subjectif et qu'en ayant très peu de bagages dans le domaine, mes points de comparaison sont minces
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 18 Jan - 20:41
Certes, mais même avec des points de comparaison la note serait subjective. Ce que tu vas chercher comme des critères de qualité dans un livre ne sera pas ce que je chercherai comme des critères de qualité dans un livre, peu importe si on a lu exactement les mêmes livres ou pas. Parce que ce qui nous est important diffère d'une personne à l'autre (bonjour porte ouverte, ça te dérange si je t'enfonce ? ). Donc on s'en moque, nan ? Ça ne diminue en rien ton avis. ¯\_(ツ)_/¯
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RedPanda
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 22 Mar - 14:14
Ahahah, je vois que nous avons eu un cheminement inverse x) Tu es venue à Communardes après Edelweiss quand je suis venue à Edelweiss après Communardes !
Pour l'instant, je n'ai lu que le tome Les Éléphants rouges, et j'ai trouvé le parti pris très intéressant. C'est vrai que la Commune est un événement dont on a pu entendre parler à l'école mais qu'on connaît peu et, comme souvent, on passe sous silence l'importance qu'ont pu avoir les femmes dans ces combats.
De son côté, mon père a lu toutes les BD (il était historien et je pensais que ça lui plairait, je le sensibilise de plus en plus à l'invisibilisation des femmes dans l'Histoire, dans la littérature, etc.) et il a beaucoup aimé les BD (je crois qu'il a moins aimé celui sur une femme artiste ?) et leur point de vue !
Je trouve que Lupano fait vraiment un travail original et intéressant en tant que scénariste. J'avais beaucoup aimé sa BD sans parole Un océan d'amour. Il faudrait que je creuse plus du côté de ses autres œuvres.
Dernière édition par L'erreur sociale le Ven 23 Mar - 9:50, édité 1 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
Aurélie
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Jeu 22 Mar - 17:16
Je n'ai pas encore lu les deux autres tomes mais je compte bien le faire un jour. La Commune c'est clairement pas un point de l'Histoire que je maîtrise mais ça m'a permis de mettre un pied dedans.
Je crois qu'on va pouvoir s'échanger nos bons plans BD puisqu'on va dans le (presque ahah) même sens.
Dernière édition par L'erreur sociale le Ven 23 Mar - 9:50, édité 1 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
L'erreur sociale
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Mer 18 Avr - 10:36
Tome 2 : Les Éléphants rouges
J'ai été un peu déçu de ne rien voir de la Commune dans le premier tome d'une série intitulée Communardes !, mais le prélude, le contexte amenant à ladite Commune (i.e. le siège de Paris et la guerre francoprusienne) est tout aussi passionnant et permet de mettre en lumière les inégalités franches entre les différentes classes de la population qui ont amené avec elles l'idéal insurrectionnel. Si la vie de Victorine (la Viectorine, if you will) et de sa mère est éprouvante, difficile, instable, la dynamique entre les deux, l'une s'échappant dans des rêveries et des espoirs parfois démesuré·e·s, l'autre ancrée dans un réalisme cru, le tout marqué par une connexion parfois sectionnée malgré le respect qu'elles se portent mutuellement, fait de l'histoire bien plus celle des petites gens et de la survie en temps de guerre que celle de l'insurrection populaire, que celle d'un récit global à la recherche d'un nouveau mode de vie. C'est bien plus aux péripéties individuelles et à ces deux personnages que l'on va s'attacher, plutôt qu'au contexte historique, qui ne sert finalement que de prétexte à des questionnements comme l'injustice sociale, la place des femmes dans la société, l'évolution des moeurs et, à moindre mesure, la pertinence de la religion — par ailleurs, je suis surpris de la relative douceur avec laquelle est représentée la prostitution, un angle de vue que j'ai rarement eu l'occasion de lire.
Et c'est parce que l'on aura créé une connexion particulière avec Victorine que
Spoiler:
la fin n'est que plus démoralisante. Certes, elle s'inscrit dans l'Histoire, dans ce qui s'est réellement passé (et, à ce titre, si j'avais peur d'une Histoire revisitée et romancée, à la Kamarades qui m'avait désappointé par le choix ridicule d'avoir laissé en vie les Romanov, force est de constater que les libertés prises ne changent pas l'Histoire d'une façon significative), mais laisse un arrière-goût de fatalisme déprimant.
L'esthétique, pleine de couleurs subtiles dans un monde somme toute gris, est paradoxalement chaleureuse et expressive. Le trait de Mazel, tout en finesse, sait tantôt capturer le grandiose, tantôt saisir l'intime — que ce soit par le choix des compositions, les émotions que montrent les personnages, les palettes de couleurs employées (la case où Victorine se rêve sur un éléphant, avec son franc contraste noir & blanc & rouge dans une ambiance éthérée m'a fichu des frissons) —, et ça ne me motive que davantage quant à la lecture d'Edelweiss.
Un très bon tome, qui me laisse un peu sur ma faim puisque trop court à mon goût, mais qui mérite clairement une lecture et qui envoie grave du pâté. Hâte de lire la suite !
EDIT: J'ai lu les deux autres tomes dans la journée, donc je rajoute ma critique à celle du tome 2 ici, pour éviter un double-post.
Tome 1 & 3 : L'Aristocrate fantôme & Nous ne dirons rien de leurs femelles...
Je ne vais pas revenir sur ce que j'ai déjà dit concernant le scénario des Éléphants rouges, puisque l'on retrouve peu ou prou les mêmes qualités dans ces deux tomes que dans Les Éléphants (cela dit, il s'agit du même scénariste pour les trois livres, donc on pouvait s'y attendre). À la seule différence que, là où Les Éléphants se concentrait sur les tensions géopolitiques précédant la Commune, L'Aristocrate et Leurs femelles s'attachent à mettre en scène une Commune déjà en place, et toute la lutte contre les Versaillais, sans perdre de vue l'individu au milieu des masses en action. Une fois de plus, l'Histoire sert davantage de prétexte à des questionnements divers concernant non seulement la place des femmes dans la société, mais également la religion, les inégalités sociales, le colonialisme et les dérives des hommes de pouvoir, tant du côté du gouvernement de Thiers que de celui de la Commune. Personne n'est épargné, pas même les protagonistes dont les actes, même justifiés, entraînent parfois des conséquences désastreuses (et ce, sans que l'on perdre l'empathie et l'attachement qu'on avait constitués vis-à-vis d'elles).
Les réflexions amenées par Communardes ! sont relativement superficielles mais servent, je pense, plutôt d'introduction à ces pensées. Tout comme la dimension historique, qui reste suffisamment vague pour ne pas perdre les néophytes (et peut-être, qui sait, leur donnera envie de poursuivre l'aventure en se documentant à ce sujet), mais suffisamment documentée et juste pour ne pas décevoir les plus renseigné·e·s. Par ailleurs, chose que je n'avais pas mentionnée précédemment, le travail sur la langue, le jargon séparant les classes, est d'une ingéniosité rare.
J'ai beaucoup apprécié la continuité entre les tomes qui, si elles ne sont pas forcément nommées, fait apparaître dans chacun de ces deux tomes toutes les protagonistes. Ainsi, on croisera Victorine au front, Marie dans la chambre d'Elisabeth, etc., ce qui donne un sentiment de satisfaction à voir de ce fait évoluer des personnages auxquels on s'est attachés
Spoiler:
et rendant leur conclusion tragique d'autant plus poignante.
Si la légèreté du trait de Mazel incarnait la douceur, c'est l'élégance qui marque celui de Jean (dont les doubles-pages d'affrontement sur un fond de Paris en flammes sont magnifiques) et la brutalité celui de Fourquemin (bien plus proche d'un Tardi), et ces partis pris esthétiques sont en parfaite harmonie avec les thèmes intrinsèques de leur tome respectif. J'ai cependant eu plus de mal à accrocher au dessin de Fourquemin, trop brouillon et aux couleurs trop saturées à mon goût, surtout comparé au subtil travail des palettes ternes et à la beauté des traits des deux livres le précédant. Mais, finalement, l'histoire racontée dans Leurs femelles n'aurait pas eu le même impact viscéral avec un style plus soigné.
En bref, ce sont des livres que je recommande chaudement, malgré les ambiances déprimantes sur lesquelles ils se concluent, martelant les destinées tragiques de ses personnages, la fin sanglante de la Commune, la fatalité de l'échec, les massacres... Mon petit révolutionnaire en a un peu pâti. Tout l'idéal insurrectionnel, beau, glorieux, se trouve dissout dans la tristesse de la vacuité. Mais ce sont des réalités de l'Histoire qu'on ne peut oublier.
Sur une note plus joyeuse, je tenais à vous partager la dédicace que fait Jean au début de L'Aristocrate, parfaitement mielleuse, et qui m'a beaucoup plu.
Merci à ma muse, mon amour, ma puce, mon canard des îles en chocolat, celle qui m'accompagne au quotidien et qui me pousse à aller plus loin chaque jour, je te dédie cet album à toi et à notre petite graine.
(Ce « canard des îles en chocolat » est vraiment fantastique. )
Dernière édition par Aurélie le Dim 22 Juil - 10:04, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Aurélie)
Aurélie
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Sujet: Re: [Saga] Communardes ! Dim 3 Fév - 17:41
Tome 1
Je n’arrive toujours pas à réellement savoir si ce tome est le premier ou le second avec certitude mais pour moi, il sera le premier parce que j’avais décidé que Les éléphants rouges était le second. C’est avec plaisir que j’ai ouvert ce nouveau tome qui m’attendait bien sagement dans ma bibliothèque depuis presque un an.
En plein cœur de la Commune, alors que les Versaillais cherchent à attaquer Paris au plus vite, Élisabeth Dmitrieff se démène du haut de ses vingt ans pour inclure les femmes dans l’action. Elle lutte pour que leur efficacité et leur utilité soient reconnues, pour qu’elles puissent travailler, s’impliquer, faire entendre leurs voix et se battre aux côtés des hommes dont elles sont les égales.
Encore une fois, Communardes ! met en lumière le rôle des femmes dans la Commune ainsi que la façon dont ce rôle est dénigré, amoindri. Les hommes cherchent à les cantonner à des activités de fond comme les cantines mais elles veulent et peuvent faire plus. Élisabeth Dmitrieff, personnalité ayant réellement existé et ayant tenu un rôle important durant ce pan de l’Histoire, fonde l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés en 1871 et y œuvre activement. Envoyée initialement à Paris par le Conseil Général de l’Internationale, elle s’engage sans limite et aurait été aperçue au cœur des combats comme au sein des réunions importantes. Si cette BD semble romancer un peu les quelques semaines sur lesquelles se concentre le scénario, il en ressort une grande part de vérité, à savoir que Dmitrieff était une jeune femme forte, engagée, féministe et grande militante. Sa biographie parle d’engagement dès ses 12/13 ans, d’emprisonnement, de mariage blanc pour se libérer du joug familial, de retour en Russie où un autre mariage lui aurait permis de sauver la vie d’un condamné… Ses convictions étaient solides, profondes et c’est un très bel hommage qui lui est rendu dans L’aristocrate fantôme, où nous avons accès au cœur de l’histoire à travers cette femme qui n’était pas issue du prolétariat, là où Les éléphants rouges abordait l’année 1870 et suivait une classe inférieure luttant tant pour les libertés que pour pouvoir se nourrir.
Les dessins de d’Anthony Jean sont sublimes, toujours dans des tons marrons à dorés, rappelant les teintes du sépia, qui mettent dans une ambiance sombre et profonde. Les planches sans bulle, avec uniquement des combats violents, sont assez impressionnantes et ont un certain impact : j’avais l’impression d’un silence mortel, grave, qui collait à la perfection aux scènes dessinées.
Le seul bémol de ce tome est que je n’ai pas réussi à m’attacher à Élisabeth comme j’avais pu le faire avec Victorine dans l’autre tome : les événements s’enchaînent encore plus vite et je n’ai pas eu le temps de laisser mes émotions se répandre dans cette lecture. J’ai adoré le résumé historique mais il me manque un chouia de détails pour être parfait.
Comme le soulève très bien @L'erreur sociale, le côté historique est rapidement mis au second plan pour laisser toute la place à la condition de la femme, à la lutte de ces Communardes qui ne doit pas être oubliée. Malgré les quelques défauts dus notamment au format court de ces BDs, Communardes ! est une saga qui me transporte et me pousse à me replonger dans cette partie de l’Histoire que je ne connais que trop peu. Et puis, surtout, c’est mon intérêt pour la littérature féministe ou mettant en avant des femmes qui fait que j’aime cette saga. On peut se dire que l’on revient de loin, que le droit des femmes a évolué mais la misogynie décrite au cœur des pages est toujours présente de nos jours. Le combat à mener sera encore long :
« Tu mélanges tout ! Tu vas trop vite ! L’heure est à l’unité ! Tu fais peur à tout le monde, avec tes revendications guerrières ! – À tout le monde ? Vraiment ? Ou à une poignée de vieux mâles trop gras qui prétendent tenir les femmes à l’écart des affaires pendant encore un siècle ou deux ? »
Nous sommes à peine un siècle et demi plus tard et… Je n’ai pas besoin d’en écrire plus.
En donnant enfin à toutes ces femmes qui ont fait avancer l’Histoire la lumière qu’elles méritent, un grand pas est fait. Que ce soit en rappelant les noms de grandes scientifiques effacées des travaux au profit de leurs collègues masculins ou en expliquant leur rôle à de grandes étapes de l’Histoire comme dans cette saga, nous inversons le processus qui a cherché à effacer les femmes de l’Histoire.
Une saga à lire pour se rappeler du chemin qu’il reste à faire et rendre hommage à toutes celles qui se sont battues avant nous.
Dernière édition par L'erreur sociale le Dim 3 Fév - 17:55, édité 3 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
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Sujet: Re: [Saga] Communardes !
[Saga] Communardes !
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