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 Au Bonheur des Dames

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RivieredOr


RivieredOr


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Au Bonheur des Dames  _
MessageSujet: Au Bonheur des Dames    Au Bonheur des Dames  EmptyMar 20 Déc - 18:13

AU BONHEUR DES DAMES
Emile Zola


Au Bonheur des Dames  27799

informations
TITRE D'ORIGINE : /
DATE DE PARUTION : 1880
NOMBRE DE PAGES : 495
ÉDITION DE TON LIVRE :Folio Classiques
QUATRIÈME DE COUVERTURE : Le second empire vise à faire de Paris la capitale de la mode et du luxe. La ville se modernise. Les boutiques du Paris ancien laissent place peu à peu aux grands magasins, dans le voisinage des boulevards et de la gare St-Lazare. La nouvelle architecture illustre l’évolution des goûts : on entre dans le royaume de l’illusion. Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames, se lance dans le nouveau commerce.

L’exploit du romancier est d’avoir transformé un épisode de notre histoire économique en aventure romanesque et en intrigue amoureuse. Rien d’idyllique pourtant : le magasin est construit sur un cadavre ensanglanté, et l’argent corrompt tout. Pour Zola, la réussite du grand magasin s’explique par la vanité des bourgeoises et le règne du paraître. Il nous décrit la fin et la naissance d’un monde : Paris, incarné ici dans un de ses mythes principaux, devient l’exemple de la cité moderne.
Y A-T-IL UNE SUITE ? Non


Au Bonheur des Dames  810
© aurélie

Ton avis
RÉSUMÉ PERSONNEL : /
LE LIVRE EN UN MOT : Bouleversant
UN CITATION : « Une dernière rumeur monta Au Bonheur des Dames, l’acclamation lointaine d’une foule. »
UNE NOTE SUR 10 : /
TON AVIS :
Lu dans le cadre du bac de première (les TPE), j’étais motivée pour le lire. Et je n’ai pas été déçue : je l’ai dévoré, du début à la fin sans avoir le temps de reprendre mon souffle ! Mais je ne peux pas faire une chronique de Au Bonheur des Dames sans vous parler au préalable du contexte historique, sans quoi, tout l’ouvrage perd son charme.
Publié pour la première fois dans les années 1880, Au Bonheur des Dames d’Emile Zola est écrit dans la continuité de la série des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire. Dans cette série Zola veut démontrer de manière « scientifique » les vices de la société, et démontrer les conséquences qu’ils peuvent avoir sur les différentes générations. Les romans suivent donc tous une même ligne de conduite : focalisé sur un membre de cette famille qui aura hérité d’une tare, Zola décrit et analyse non seulement les faits et gestes de son personnage, mais aussi l’un des faits de société qui bouleverse le monde lors de cette révolution industrielle.

En soit, Au Bonheur des Dames ne déroge pas à la règle. Pourtant, si son personnage subit en effet la société et ses vices, ce livre-ci reste bien différent des autres.  Il n’est ni aussi noir que Germinal, ni aussi sanglant que la Bête humaine… Non, Au Bonheur des Dames étonne par son côté plutôt clair, et son atmosphère joyeuse et féminine. L’histoire, qui décrit l’apogée des grands magasins, narre l’histoire, les peines, les joies et les galères d’une vendeuse du magasin. Zola nous place dès le début dans deux points de vue opposés : le premier, la vie du Bonheur des Dames du point de vue des vendeuses, leurs situations sociales, les rapports employés-employeurs ; de l’autre, le Bonheur au sens propre des acheteuses, les nouvelles techniques de marketing qui ne nous laissent aucune chance de ressortir les mains vides ! Deux aspects différents d’un même endroit, la médaille et son revers…

Cependant, on retrouve à chaque page le style de Zola : très peu d’action pour beaucoup de description. Si dans certains de ses livres cet aspect peut paraître un peu lourd aux lecteurs, je puis vous assurer qu’ici, il n’y aurait presque pas assez de descriptions. Zola a pourtant repoussé les limites de sa créativité. Il nous emporte dans un voyage fabuleux au cœur de son magasin, et son écriture est tellement riche, ses descriptions sont tellement colorées, que l’on se retrouve plongé jusqu’au cou dans des marchandises somptueuses, dans un bâtiment si lumineux qu’il faudrait porter des lunettes de soleil en pleine nuit. Tout est si précisément décrit qu’on se croirait dans un film. On découvre Paris sous un autre jour, une nouvelle robe, qui n’est certes pas toujours blanche, mais qui donne envie d’y rester jusqu’à la fin des temps. Les lieux qu’il expose sont donc époustouflants.

C’est dans les personnages que l’on retrouve toute la noirceur de l’écriture de Zola. Denise, son personnage principal, est sans cesse parée de noir et semble porter toute la misère du monde sur ses épaules. Malgré tout, elle reste tenace et survit à toutes les épreuves que le temps lui fait subir. Une fois n’est pas coutume, elle est le genre de héro que l’on voudrait tous avoir : elle se sort avec brio de toutes les situations, et elle en revient plus grande à chaque fois. Non, il est évident que ce n’est pas la Denise qui fait partie de la famille des Rougon-Macquart dans ce tome là. Ce serait plutôt Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames qui joue ce rôle, il peut se considérer chanceux néanmoins, la « tare » dont il a hérité lui a donné la grandeur et le génie. Dans l’ensemble ces personnages sont les archétypes mêmes des classes sociales qu’ils représentent. Denise représente sans aucun doute la classe ouvrière, avec ses galères, sa précarité et ses soucis financiers ; Octave quant à lui, est la nouvelle bourgeoisie, celle à qui l’empire doit sa renommée. On retrouve aussi, des personnages qui représentent les anciens nobles, bref un éventail très large et haut en couleurs. Néanmoins, l’écriture naturaliste de Zola empêche le lecteur de s’identifier à un personnage.

A travers le livre en lui-même, Zola pointe du doigt les conséquences catastrophiques que l’installation d’un grand magasin peut avoir sur les anciennes structures économiques et sociales. Il ne faut pas oublier qu’avant la vente de vêtements se faisaient sur mesure dans des petites boutiques individuelles, l’arrivée d’un endroit où maroquinerie, prêt-à-porter, et ganteries se mêlent, est à l’origine de la disparition de tous ces petits concurrents. Quant aux structures sociales, là où il y avait un apprenti, il y a Au Bonheur des Dames des petits vendeurs, qui n’ont pas l’assurance d’avoir le même emploi demain. Mais Zola reste objectif, et ne va pas très loin dans son analyse. Il ne fait que « dénoncer », voire seulement décrire, sans pousser des coups de gueule contre la nouvelle économie…

Pour conclure, je dirais que si tout le livre est une merveille, alors la fin, si elle était un monument figurerait au classement des plus grandes merveilles du monde. Je m’étais habituée à des fins tristes et sinistres, où les personnages n’avançaient pas, voire régressaient, alors je vous laisse imaginer mon étonnement quand à la fin du livre Zola nous servait sur un plateau le plus beau des Happy End… Certes, ce n’est surement pas le plus romantique, ni le mieux écrit, mais le simple fait que ce soit Zola qui l’ait écrit suffit à le rendre parfait ! Au Bonheur des Dames restera l’un de mes plus grands coups de cœur, et un de mes livres préférés. Je ne pourrais que le conseiller encore et encore !
À QUI LE CONSEILLES-TU ? A toutes les personnes aimant les classiques !





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MessageSujet: Re: Au Bonheur des Dames    Au Bonheur des Dames  EmptyMar 29 Mai - 18:54

Je l'ai lu et j'ai vraiment adoré ! Smile Ma critique arrive bientôt ! wink


Dernière édition par Jacana le Jeu 7 Avr - 21:47, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
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MessageSujet: Re: Au Bonheur des Dames    Au Bonheur des Dames  EmptySam 2 Mar - 12:07

Ce tome est beaucoup plus difficile à lire que les autres, mais j'ai adoré. Ce tome m'a vraiment plu et il m'a marquée. Émile Zola est vraiment un grand auteur, le plus grand à mes yeux. Denise est un personnage que j'apprécie vraiment. À lire absolument


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MessageSujet: Re: Au Bonheur des Dames    Au Bonheur des Dames  EmptyLun 27 Mai - 7:05

Je partage votre avis, ce livre est vraiment agréable à lire et on ne s'ennuie pas. Zola est vraiment un auteur que j'admire car il est le seul qui réussit à me faire apprécier ce type de roman.

Ce que je trouve dommage c'est que maintenant les jeunes ne sont plus obligés de le lire, ma cousine qui est en 3e n'a encore rien lu de classique.


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MessageSujet: Re: Au Bonheur des Dames    Au Bonheur des Dames  EmptyLun 27 Mai - 14:41

Lu et j'ai adoré !

Bon, ce n'est que le deuxième Zola que je lis et j'ai encore un vrai coup de cœur. Si les tomes peuvent facilement se lire indépendamment les un des autres, j'ai de plus en plus envie de lire la saga des Rougon-Macquart en entier. Je n'ai pas lu Pot-Bouille, ni La Conquête de Plassans donc je ne sais pas trop de quelle tare on parle pour Octave Mouret. Pour moi il semble être un génie du marketing du début à la fin du livre. Je ne connais donc pas son histoire mais je veux la découvrir, de la même manière que Germinal m'a donné envie d'aller sur la trace des Lantier dans l'Assommoir, Nana et La Bête humaine.

Après Germinal et Au Bonheur des Dames, je cherche encore de quelles descriptions interminables on peut bien parler quand les gens évoquent Zola. Car, de nouveau avec ce livre, je les ai trouvées utiles au récit, précises et surtout très immersives pour le lecteur. Quand il se met à décrire toutes les étoffes, les chapeaux, les gants et surtout la foule, on a l'impression qu'il donne vie à un tableau impressionniste. Même les scènes dans les appartements chics parisiens me rappelaient des toiles de Gustave Caillebotte (comme celle-ci).

Au Bonheur des Dames c'est tout un fourmillement de gens. On retrouve d'un côté le point de vue des clients (enfin surtout des clientes) et d'un autre celui des vendeurs. Les premières ne sont que des victimes des stratégies marketings impitoyables du directeur Octave Mouret, qui porte sur elles un regard plutôt réducteur : il ne pense qu'à s'enrichir en satisfaisant leurs instincts de coquetterie grâce à l'apport constant de nouveautés. L'achat devient alors compulsif, où les dames les plus névrosées deviennent cleptomanes. Et de l'autre côté, on a le point de vue des vendeurs et tout le mépris que les clients peuvent leur renvoyer à la figure. Mais Zola décrit également leur précarité et la concurrence impitoyable qui règne entre eux, où la moindre erreur ou la baisse des ventes dans leur rayon est synonyme de renvoi. Car être vendeur c'est aussi nuire aux autres à coups de commérages immondes pour grappiller leurs places. C'est donc dans cet univers que l'on suit Denise qui débarque de sa Normandie natale et qui va peu à peu se faire une place en tant que vendeuse. Au final, il est très facile de s'identifier à ce personnage qui est impressionné par la capitale et qui a tout simplement peur de se faire manger.

Enfin, on a un dernier point de vue, cette fois-ci externe, sur cette machine infernale. Celui des petits commerçants qui, eux, se font littéralement dévorer par les grands magasins. Mais Émile Zola n'est pas là pour dire si c'est bien ou pas bien. Il ne fait que nous livrer un témoignage de la fin du XIXème siècle. Pour lui, la modernité est en marche et cela ne sert à rien de lutter contre. Le Bonheur des Dames se développe tout au long du livre, avec des nouvelles idées de réclames, de nouveaux rayons, de nouveaux produits, et de nouveaux quartiers pour les employés, dont les conditions s'améliorent au fil de l'histoire. Le livre se termine en apothéose avec la réalisation d'un chiffre d'affaire record et une fin satisfaisante pour les personnages principaux.

Le pitch de base n'a pas grand-chose d'attirant mais je me suis laissée entraîner par l'histoire, telle une cliente emportée par le torrent que forme la foule dans le livre. Il se lit facilement et l'histoire est vraiment prenante.


Dernière édition par Epo9 le Lun 27 Mai - 15:08, édité 2 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale (Eeeemporrtée parr la fouuule, qui nous trrraaaaîne, nous entrraaaîne...))
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