Six Personnages en quête d'auteur

Luigi Pirandello

informations

● TITRE D'ORIGINE : Sei Personaggi in Cerca d'Autore
● DATE DE PARUTION : 1921.
● PREMIÈRE REPRÉSENTATION : 1921.
● NOMBRE DE PAGES : 157.
● ÉDITION DE TON LIVRE : Etonnants Classiques, GF Flammarion de 2004.
● QUATRIÈME DE COUVERTURE :
Sur la scène d'un théâtre, alors qu'un directeur de troupe et ses comédiens répètent, six individus endeuillés font irruption. Ce sont des personnages, tous membres d'une même famille. Nés dans l'imagination d'un auteur qui a refusé de leur donner une existence artistique, ils revendiquent avec force leur droit de vivre et cherchent celui qui acceptera d'écrire leur drame...
● Y A-T-IL UNE SUITE ? Non.

© aurélie

Ton avis

● RÉSUMÉ PERSONNEL :
La répétition d'une pièce débute à peine, plus précisément la répétition d'une pièce de Pirandello même : première mise en abyme qui continuera à l'apparition de ces personnages, venus d'on ne sait où. Ils seront là, interrompant la troupe, et c'est comme si tout le monde, le lecteur également, retenait son souffle. Et c'est là que tout commence, entre ces trois groupes : la troupe, les personnages et nous. Entre ceux qui veulent poursuivre leur vie, ceux qui veulent une vie et ceux qui veulent comprendre, pourquoi ces personnages sont-ils sortis de leur monde ? Quelle est leur histoire ? Le suspense sera tenu jusqu'au rideau.
● LA PIÈCE EN UN MOT : Bouleversante.
● UNE CITATION :
« LE PÈRE : Eh bien oui, des phrases ! Des phrases ! Comme si ce n'était pas un soulagement pour chacun de nous, devant un fait inexplicable, lorsque le mal est consommé, de trouver des mots qui ne veulent rien dire, mais qui nous apaisent ! »
● UNE NOTE SUR 10 : 10.
● TON AVIS :
L'une de mes premières pièces de théâtre lue, avec Antigone, d'Anouilh. Et comme Antigone : bouleversante. La relire a été un réel plaisir, et je pèse mes mots. J'y ai découvert ce monde d'un regard neuf...
Commençons par la mise en place des personnages, que ce soit ceux de la troupe ou les Personnages eux-mêmes : la séparation est nette. La fracture entre ces deux groupes, et, au milieu, impudique, la révélation de leur monde, de leur vie, morceau par morceau, nous donnent juste assez pour n'avoir qu'une seule envie : tourner la page et continuer. J'ai eu un faible pour la belle-fille, franche, explosive, et qui semble porter en elle tout le drame de cette famille décousue. Tout prend place, tout s'enchaîne et on fait partie de la troupe qui écoute, curieuse, intimiste, et c'est en soi déjà horrible. C'est un peu comme si on les regardait à travers la serrure de leur demeure, au plus profond de l'âme de cette famille...
Je n'avais pas vraiment compris de quoi cela traitait la première fois, et je crois que c'est ça qui m'a presque fait pleurer (bon, d'accord, j'ai versé ma larme). Mais comment faire autrement ? Face à l'ampleur de ce désastre qu'est leur vie ? Les Personnages semblent souvent beaucoup plus « en chair, vivants, présents » que la troupe elle-même, simple spectatrice.
Je vous le conseille pour ce côté réaliste et complètement fou, ce jeu toujours entre les « réels » et les Personnages qui clament leur vie, pour la vivre encore, ou seulement pour la première fois ?
● À QUI LA CONSEILLES-TU ? À partir de 15 ans.