Y'a pas de Prévenance
Jean-Charles Hue
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Surprising. If I had to choose a single word to describe this work, this would be it. Surprising. As I turned the pages, I went from surprise to surprise until the very end. What is sure is that Jean-Charles Hue’s book is not ordinary. So I will start by thanking the A&M forum for organising this unusual partnership and the publisher Aux forges de Vulcain for providing me with a copy in exchange of an honest review. It was a remarkable discovery and I am glad I seized the opportunity to read something different.
I would like to focus on the appearance of the book first, as I was extremely impressed by the quality. The cover is rather dark, so is the title, and there is no summary on the back cover. These are normally pet peeves of mine. However, as I opened the book, the layout took my breath away. There are pictures, different kinds of texts… all of them very elegant, and it is a bilingual edition (French – English). I suppose that given Jean-Charles Hue’s artistic path, it could be expected, but to be honest, I did not really know what to expect of this book.
About the reading, I must admit I was a little bit confused to start with. Confused about the images, which I did not really understand. Confused about the darkness that showed through the texts and pictures. Confused about the vocabulary, which is familiar and oral. Confused about the bilingual version: should I read English or French first? I was a little perturbed by the unusual aspect of this book. I decided to start reading the French texts, as it is the original language, and then the translation. In reality, I mixed it all. As I went through the short stories, I got used to the style and understood the pictures better.
There are nine different texts, whose length varies between a few lines and twelve pages. They take us on a trip in the author’s universe, recreating important moments of his life. So we discover a few anecdotes from his childhood, his life with gypsies, his travelling in Mexico, and get to know various other characters… All of them seem rather unconventional and a little bit strange to start with but we get to know them better and at the end, we understand their significance for Jean-Charles Hue. The vocabulary used was certainly my greatest problem: slang, oral expressions, words used in the specific environments I mentioned before. Fortunately, the advantage of the bilingual version was that I could swap from the French version to the English one whenever there was something I was not sure of, which made it easier to have a global comprehension.
Another great strength of the book is the interview we can find at the end. It features questions by the publisher and answers by the author. They give extra information about Jean-Charles Hue’s life, his vision of art, as well as explanations about some of the photographs and their affective importance for him. In these pages, no more slang, the style is elegant, which makes a clear contrast with the stories. I liked that, because we can see the difference between the real world and the artistic world. Slang is the charm of the gypsies’ environment, of Mexico… It makes us feel there.
At the end, there is also a short biography and pictures captions, which is useful to understand the images better. The fact that a few of them come from the films Jean-Charles Hue realised made me want to watch them and, like I liked the book, I liked the extracts I have seen so far. The only criticism I can think of is the darkness of the scenes, which often made it difficult to make out the subjects. I would have liked to be able to see more, to gather details but I think I can understand why dark colours were chosen; they match the texts better and give the pictures a mysterious aspect.
Regarding the target audience for this book, I do not really know who I would recommend it to. One of the most important things, in my opinion, is that the reader has to be open because it is an unusual work. I do not think you have to particularly like contemporary art to enjoy this book, although most of the pictures are in this style. I must admit I am not normally keen on it, but I enjoyed the book. If you want to take a trip in an uncommon world, meet gypsies, Mexicans, and are not worried about slang and oral style, you will surely appreciate
Y’a pas de prévenance._____________________________________________________________
Étonnant. Si je devais choisir un seul mot pour décrire cette œuvre, ce serait celui-là. Etonnant. Au fil des pages, je suis allée de surprise en surprise jusqu’à la fin. Ce qui est certain, c’est que le livre de Jean-Charles Hue n’est pas ordinaire. Je vais donc commencer par remercier le forum A&M pour l’organisation de ce partenariat, et les éditions Aux Forges de Vulcain de m’avoir offert ce livre en échange d’une chronique honnête. Ce fut une découverte remarquable et je suis heureuse d’avoir saisi l’opportunité de lire quelque chose de différent.
Je voudrais tout d’abord me concentrer sur l’apparence du livre car sa qualité m’a beaucoup impressionnée. L’image de couverture est plutôt sombre et il n’y a pas de résumé sur la quatrième de couverture. Ce sont normalement des défauts que je ne supporte pas. Pourtant, lorsque j’ai ouvert le livre, la mise en page m’a coupé le souffle : il y a des images, différents types de textes, des captures d'images tirées de films... Le tout très élégant, et c’est une édition bilingue français – anglais. Je suppose qu’étant donné le parcours artistique de l’auteur on pouvait s’y attendre mais, honnêtement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre avec ce livre.
En ce qui concerne la lecture, je dois admettre que j’ai ressenti une certaine confusion au début. Une confusion à cause des images que je ne comprenais pas vraiment. À cause du côté sombre qui transparaît des textes et des photographies. À cause du vocabulaire, de style oral et familier. À cause de la version bilingue, aussi : par où commencer ? Par le français ou l’anglais ? J’étais quelque peu déstabilisée par l’aspect inhabituel de ce livre. J’ai décidé de lire les textes en français puisqu’il s’agit de la langue originale, et ensuite en anglais. En vérité, j’ai fait un joli mélange de tout cela. Au fil des histoires, je me suis habituée au style et j’ai commencé à comprendre les images.
L’ouvrage est composé de neuf textes différent, dont la longueur varie entre quelques lignes et douze pages. Ils nous emmènent en voyage dans l’univers de l’auteur, recréant des moments importants de sa vie. Ainsi, nous découvrons quelques anecdotes de son enfance, de sa vie avec les gitans, du Mexique, et de différents autres personnages… Aucun d’entre eux n’est conventionnel et tous paraissent un peu étranges au premier abord, mais on apprend à les connaître et pour finir, on comprend leur importance aux yeux de Jean-Charles Hue. Le vocabulaire utilisé a certainement été mon plus grand problème : de l’argot, des expressions de la langue parlée, des mots spécifiques aux milieux particuliers que j’ai mentionnés plus haut. Heureusement, l’avantage de la version bilingue est que je pouvais facilement passer du français à l’anglais quand j’avais un doute, ce qui a amélioré ma compréhension globale.
Un autre point fort du livre est l’interview que l’on trouve à la fin. Il comprend des questions posées par la responsable d’édition et les réponses de l’auteur. Elles nous donnent des informations supplémentaires sur la vie de Jean-Charles Hue, sur sa vision de l’art et aussi des explications à propos de certaines photographies et leur importance affective pour lui. Dans ces pages, plus d’argot, le style est soigné et élégant, ce qui constitue un contraste clair avec les petites histoires. J’ai aimé ce changement car il marque la différence entre le monde réel et le monde artistique. L’argot est le charme du milieu gitan, de Mexico. Il nous y transporte.
À la fin, il y a également une courte biographie de l’auteur et une légende des images, qui est très utile pour mieux les comprendre. Le fait que grand nombre d’entre elles soient tirées des films réalisés par Jean-Charles Hue m’a donné envie de regarder ces derniers et, tout comme j’ai aimé le livre, j’ai aimé les quelques extraits que j’ai pu visionner jusqu’à maintenant. La seule critique que je pourrais formuler concerne les couleurs de scènes, qui par leur obscurité nous empêchent de bien distinguer les sujets de l’image. J’aurais aimé pouvoir distinguer plus de choses, saisir une plus grande quantité de détails, mais je crois comprendre pourquoi l’obscurité a été choisie ; elle convient mieux aux textes et donne un aspect mystérieux aux images.
En ce qui concerne le public cible de cet ouvrage, je ne sais pas exactement à qui je le recommanderais. À mon avis, le plus important est d’être ouvert car c’est un travail très inhabituel. Je ne pense pas qu’une affection particulière pour l’art contemporain soit nécessaire pour apprécier le livre, même si la plupart des images sont de ce style. Je dois admettre que je n’y suis normalement pas sensible, mais j’ai beaucoup aimé ma lecture. Tous ceux intéressés par un voyage dans un monde qui est tout sauf commun, qui souhaitent rencontrer des gitans et des Mexicains, et à qui l’argot et le style oral ne posent pas de problème, apprécieront sans aucun doute
Y'a pas de prévenance.