Cette histoire n'est pas très connue en France, du moins elle ne l'était pas tellement avant l'adaptation de Miyazaki. Enfin, c'est ce qu'il me semble.
Pour ma part, c'est grâce au film que je l'ai découverte. Je me souviens qu'à l'époque (c'était en 2004, où est passée ma jeunesse), quand j'ai appris qu'il s'agissait d'une adaptation, j'ai voulu lire le livre. Notamment parce qu'il y avait des éléments flous dans le film, et je me disais : « Bah, le livre doit sûrement les expliquer ! »
Je n'avais que très peu de souvenirs de ma lecture, je me souvenais juste avoir bien aimé. C'est récemment en voyant une discussion sur ce livre que j'ai voulu retenter l'expérience.
Alors laissez-moi vous dire que le livre et le film sont TOTALEMENT différents ! Bon, on a la même base, hein, mais si vous voulez chercher de l'approfondissement de certains éléments du film, ce n'est pas dans le livre que vous les trouverez.
En revanche, je ne peux que vous conseillez de lire le livre pour ce qu'il est, car il a tellement à offrir !
Le livre se présente un peu comme un conte de fées mais, finalement, il bouleverse les codes de ce genre. Je veux dire, on a une jeune fille transformée en petite mamie, un magicien qui a la réputation d'être un mangeur de cœurs qui habite dans un château noir. Vous le sentez la prémisse type
La Belle et la Bête ? Et pourtant, on n'a pas la jeune fille innocente qui va amadouer le monstre,
on a la petite grand-mère qui secoue un peu tout le monde parce que ça commence à bien faire de vivre dans un dépotoir ! Et à côté de ça, Howl est certainement l'incarnation de l'expression
« Drama Queen », j'en ai pour exemple cette citation de quand monsieur attrape un rhume :
- Citation :
- Howl’s voice was presently heard shouting weakly, “Help me, someone! I’m dying from neglect up here!”
À bien y réfléchir, on est davantage dans un roman policier qu'un conte de fées : il y a beaucoup de mystère dans ce livre. On a Howl qui dissimule la majorité de ses actions, le problème de la résolution du contrat entre Howl et Calcifer, la disparition de plusieurs personnages... bref on aurait envie de faire appel à Sherlock Holmes pour dénouer tout ça !
Mais pas de panique : l'autrice prend soin de saupoudrer des indices au fur et à mesure, et c'est à nous de les repérer. Bien entendu, les pièces du puzzle se mettent en place à la fin et tout s'illumine, mais c'est là que je me dis qu'une relecture avec toutes les connaissances doit avoir un autre impact, car des passages prennent un tout autre sens après les révélations.
Côté histoire, on n'a peut-être pas toute la guerre présentée dans le film (du coup, vous n'avez aucune idée sur quoi s'ouvre la porte noire, vraiment aucune), mais cela ne veut pas dire qu'on n'a pas un aspect sombre. Personne n'aurait envie de croiser la sorcière qui a jeté une malédiction à Sophie, car ce sort est vraiment gentillet par rapport à ce qu'elle est capable de faire d'autre.
Cependant, le récit reste globalement très positif. Il y a tout un message sur notre identité, sur la détresse que l'on peut ressentir face à l'adversité, sur les soucis que peuvent engendrer le manque de communication, et c'est par diverses épreuves que les personnages parviennent à grandir et trouver des solutions à tout cela. Il y a de l'humour, de la tendresse, bref on passe un bon moment avec cette lecture !