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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Mer 18 Aoû - 10:37
Un incontournable de la SF, véritable ode à la culture, et plus particulièrement à la lecture. Si on le rapproche un instant notre société, autant dire que son propos est plus que jamais d'actualité. Le style est fluide, l'histoire est prenante, et on s'attache rapidement à Montag, ce "pompier" qui se découvre une fascination pour ces livres interdits. En plus de ce côté pro-culture, Fahrenheit 451, met en place une dénonciation des gouvernements totalitaires et de leur fonctionnement (infantilisation des citoyens, encouragement à la délation...).
Bref, prenant, et surtout mythique. Pour tout lecteur de SF qui se respecte, ce récit est un indispensable.
Le petit plus : pour donner envie aux plus jeunes de découvrir cette oeuvre, je conseille l'excellent Virus L.I.V.3 ou la mort des livres, de Christian Grenier. Précisément l'ouvrage qui m'avait poussé à m'intéresser au livre présenté ci-dessus
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louve
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Mar 4 Jan - 19:47
Je n'avais jamais eu l'occasion de lire ce roman de science-fiction. Je craignais de ne pas aimer et de ne pas saisir toute sa subtilité. Que j'ai eu tort ! L'histoire n'a rien de bien complexe. Montag est un pompier. Mais pas un pompier comme on les connaît ! Non, Montag n'éteint aucun incendie, au contraire, il les allume. Son travail ? Brûler les livres et les maisons qui en possèdent. Sa vie personnelle n'a rien de bien agréable. Il est marié à Mildred depuis dix ans, mais on a l'impression tout au long du roman, que Mildred est juste un robot, à toujours faire la même chose, soit parler avec "la famille" à la télé. Elle se dit heureuse mais elle ne l'est pas. Montag va commencer à redécouvrir la vie. Un soir, il rencontre Clarisse et la jeune fille lui tient une discussion qui va lui faire prendre conscience d'une chose grave : il a oublié tellement de choses ! Il a oublié sa rencontre avec sa femme, il a oublié que la rosée se déposait sur l'herbe au petit matin, il a oublié le goût de la pluie, il a même oublié s'il est amoureux ou non ! Tant de choses anodines pourtant. Grâce à Clarisse donc, il va redécouvrir le monde mais surtout, il va voler un livre au lieu de le brûler et être témoin du suicide d'une vieille femme sur son lieu de travail.
Dès lors Montag devient un autre homme. Il en viendra même à tuer pour sa survie et à devenir un hors-la-loi. À travers l'histoire, l'auteur nous offre une petite critique de la société où les hommes qui pensent trop ne sont pas toujours les bienvenus. On conditionne les gens dans ce roman un peu comme dans Le Meilleur des Mondes de Huxley.
Sur les personnages, j'ai beaucoup apprécié Montag. Il devient enfin un homme libre et important et il sera la voix du futur. On ressent très vite qu'il est malheureux, sa vie ne lui convient pas et c'est grâce à la jeune Clarisse qu'il va en prendre conscience. Sa femme Mildred est beaucoup plus vide que lui. C'est une pochette sans âme et, pour elle, le bonheur, c'est d'avoir 4 télés géantes dans la maison. On aura vite pitié d'elle, de sa trahison envers son époux et de sa fin tragique. Car l'auteur nous offre ici un monde étrange, ignoble et ridicule. Quoi de mieux donc que de raser ce monde à l'aide d'une bombe nucléaire, pour permettre à Montag et aux hommes qui pensent de mieux le reconstruire ?
Un très bon roman qui nous permettra de réfléchir !
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Mar 6 Mar - 11:22
Avis :
451 degrés, la température à laquelle se consume un livre. Montag est pompier, non pas un pompier conventionnel, il n’éteint pas les flammes mais les attise. Son travail, allumer des incendies pour effacer toute présence des livres et de leurs partisans. Un soir en rentrant chez lui, il rencontre Clarisse, une jeune fille qui pose beaucoup de questions, peut-être trop. Pourtant il attend ce moment de la journée où il va la rencontrer et qu’elle va lui demander si il est heureux. Qu’est ce qui nous rend heureux ?
À partir de là, Montag opère un changement, il se questionne sur son travail. Pourquoi brûler les livres ? Pourtant il semble tant attiré par leurs contenus. Son patron nous sert un « magnifique » discours sur l’utilité de leur travail, l’horreur des livres et de la culture… Une hymne à la censure. On se retrouve en plein dans une société totalitaire, où chacun dénonce l’autre. Le bonheur est devenu un produit de consommation comme les autres, instantané et éphémère. Les populations ressemblent plus à des automates qu’à des êtres humains. On voit « l’impérialisme des médias » sur les gens. La télévision, appelée aussi « la famille » a une place principale dans le foyer, elle occupe leur vie au quotidien. La femme de Montag, Mildred représente parfaitement cette société en manque d’intérêt littéraire.
Passionnée de livres, je ne pouvais pas passer à coté de Fahrenheit 451. Ce n’est pas une lecture qui m’a passionnée, j’ai trouvé l’histoire un peu lente, le style de Bradbury m’était un peu difficile parfois. Je n’ai pas réussi à m’identifier aux personnages, même si j’ai aimé ce côté frais qu’apporte Clarisse. On y voit un petit vent qui vient balayer tous ces préjugés.
Hormis cela, l’idée est intéressante, le fond m’a accrochée. Toute la réflexion sur les livres, l’importance de la culture. La fin apporte une note d’espoir au moment où la guerre explose. La fin laisse présager de bons auspices pour les livres. On retourne aux sources, les premières diffusions de notre savoir, la mémoire des hommes et leurs dons pour divulguer leurs connaissances. Ray Bradbury nous offre un roman intemporel, je pense que dans quelques années il restera encore d’actualité. Pourtant en avance sur son temps à l’époque où il l’a écrit, même si certains mots de vocabulaires paraissent désuets maintenant, le contenu reste irrémédiablement « moderne ».
Pour conclure, malgré une histoire qui m’a paru plutôt vide, je reste conquise par l’essence même de ce roman. C’est un roman à lire qu’on aime ou non la lecture, car il fait l’apologie d’une société qui ne devrait pas exister.
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Lun 2 Juil - 21:03
Ce fut le deuxième roman de science fiction et de catégorie dystopique que je lisais après Le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Pourquoi ce livre ? Tout d'abord, pour le thème original, un monde futur où les livres seraient relégués, interdits, oubliés, qualifiés de dangereux pour la société.
Cet ouvrage est composé de trois grandes parties : la première, Le foyer et la salamandre est le temps de la réflexion, de la compréhension pour Montag. Guy Montag est pompier. Il n’éteint pas les feux, il les allume. Son travail ? Brûler les maisons contenant des livres. Il fait ce métier sans se poser de question, se contentant d'obéir aux ordres, à l'idéal imposé par les chefs de cette nouvelle société. Mais sa jeune voisine de 17 ans, Clarisse McCella va chambouler ses à priori sur ce monde. Elle va lui ouvrir les yeux sur la situation actuelle. Grâce à cette dernière, Guy se rendra compte qu'il n'est pas heureux, qu'il ne l'a jamais été. Il se réveille d'un monde qui lui devient étranger.
En effet dans ce monde futuriste, l'humanité ne se pose plus de questions, ne pense plus, ne lit plus, tout cela étant considéré comme antisocial. R.Bradbury nous peint une société qui doit seulement s'amuser, se détendre,"s'abrutir" d'émissions télé, de publicités. La devise de ce futur est "l'égalité", être conforme, être un mouton (propagande de masse).
Le deuxième chapitre, Le tamis et le sable est le temps de la mobilisation. G. Montag part à la recherche d'une ancienne connaissance qu'il n'avait pas eu le courage de dénoncer. Il s'agit de Faber, un professeur d'anglais retraité. Avec lui, il va essayer de faire capoter l'univers de ces nouveaux "pompiers" terrifiants.
Éclat de flamme, la dernière partie, est le temps de l'action. Les choses ne se passent pas aussi bien que Faber et Montag l'auraient souhaité..
J'ai beaucoup aimé la fin de ce roman, qui est un message plein d'espoir concernant le sort des livres. Ce livre déjà ancien (1953), nous renvoie à notre situation actuelle, avec la disparition progressive du support papier à cause des livres numériques.
Je me suis attachée au personnage de Clarisse, qui a un rôle phare dans ce roman, puisqu'elle fait sortir Montag de sa "caverne" (allégorie de la caverne). « Peut-être que les livres peuvent nous sortir un peu de cette caverne » Concernant le style de l'auteur, je dois dire que j'ai beaucoup aimé, Ray Bradbury a une très belle plume, l'écriture est poétique et remplie de métaphores.
En bref, beau livre d'anticipation qui fait réfléchir sur notre société actuelle pas si éloignée de celle décrite par R. Bradbury...
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Pityfleur
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Mar 3 Juil - 10:13
C'est un des livres qui a forgé ma jeunesse et qui m'a fait aimer les livres pour ce qu'ils représentent. C'est un ouvrage qui m'a aidée à développer ma propre réflexion sur les choses et sur les débats d'idées. Je ne dirais pas qu'il pousse à la révolution mais il donne l'envie de réfléchir sur le monde par soi-même et non en reprenant bêtement ce que les médias ou la société nous donnent à penser.
Je vais le relire bientôt pour donner un avis plus constructif. Mais c'est un roman à mettre entre toutes les mains. Il reprend des valeurs fondamentales. Au delà de son histoire en elle-même, quand on a une lecture plus élevée du roman, on peut se rendre compte de la formidable critique du monde moderne que nous offre Bradbury sur les horreurs qui ont pu être commises au nom d'un idéal.
Dommage que son auteur se soit éteint il y a quelques semaines. Bradbury était en quelque sorte celui qui m'a initiée à ce genre si particulier ! Je suis bien triste de sa disparition.
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Arwen
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 8 Juil - 20:37
Je vais enfin pouvoir le lire pour une LC fin septembre. Ça motive !
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 15 Juil - 14:26
Je l'ai lu pour une lecture commune sur un autre forum. C'est plutôt un livre étrange, je ne ne m'attendais pas vraiment à ça en l'ouvrant. Je pensais y trouver plus d'action, mais finalement c'est quand même un bon livre. Je ne dirais pas excellent car il ne m'a pas plus ému que ça... Les gens sont étranges dans ce roman. Seul Montag et certaines personnes qu'il rencontre paraissent vivre dans un monde réel.
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Lun 16 Juil - 14:24
Le film est plutôt une bonne adaptation
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Arwen
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Mer 10 Oct - 19:06
Pour ma part, j'ai aimé le sens du message de ce livre et l'écriture de Bradbury mais je n'ai pas accroché plus que ça. Je pense que je ne suis pas faite pour lire des classiques... Trop habituée aux dystopies modernes, j'ai eu l'impression de faire un bond en arrière (ou un saut dans le passé à vous de voir. ^^)
Mon avis ici :
Spoiler:
J'ai rarement eu l'occasion de lire des classiques de la science-fiction et je voulais remédier à cela au plus vite. Fahrenheit 451 s'est imposé comme une évidence pour plusieurs raisons : le thème de la dystopie choisi par l'auteur me plaît particulièrement et l'histoire d'un futur où les livres seraient bannis de notre société me donnait envie d'en savoir plus.
D'autre part, j'avais déjà eu l'occasion de lire du Ray Bradbury et j'avais aimé la poésie de son texte. Finalement, il s'agissait pour moi de me questionner sur le pire cauchemar pour tout lecteur passionné : et si on interdisait les livres un jour ? En cela, le roman a su m'apporter des réponses et me "bousculer".
La société répressive dans laquelle vit Montag nous choque autant qu'elle nous interpelle, elle ne fait pas seulement l'apologie de la censure, elle est aussi le foyer de l'individualisme et de la perte de connaissances. En effet, les humains se contentent d'émissions télévisées projetées sur les murs de leur maison et ils considèrent les personnages de fiction comme "leur famille". Comme il n'y a plus de livres, l'être humain a perdu toute mémoire de son passé mais aussi le sens de la vie.
Le héros, Montag, un homme des plus ordinaires, participe à étouffer la rébellion en brûlant les livres. C'est son rôle de pompier dans cette nouvelle société apocalyptique. Toute l'intrigue repose sur la prise de conscience de Montag et sur son questionnement à propos du bien fondé de sa mission. Peu à peu, grâce à une jeune fille originale et ouverte, il va ouvrir les yeux sur la gravité de ses actes et les conséquences sur son monde. J'ai aimé suivre son cheminement intellectuel, sa découverte du bonheur de lire, son courage lors de son acte de rébellion et sa renaissance lorsqu'il comprend enfin qu'il peut être heureux.
Les mots de Ray Bradbury sont toujours aussi touchants, il a une écriture fluide et poétique que j'apprécie beaucoup. En revanche, l'histoire en elle-même ne m'a pas séduite plus que ça. J'imagine qu'ayant lu avant ce roman des dystopies plus modernes et plus poussées, j'ai eu l'impression de faire un bond en arrière. Il faut dire qu'à l'écriture de ce livre, la dystopie était encore inconnue du grand public et qu'en cela, ce roman était novateur. Mais le lire en 2012, c'est une toute autre histoire.
L'action est assez présente mais on a l'impression que tout va presque trop vite. Ce qui m'a gêné, ce sont tous ces passages un peu "loufoques" où les personnages sombrent dans la folie. Je n'aime pas trop l'absurde en littérature et certaines scènes sont carrément ahurissantes... J'avais parfois l'impression de lire du Ionesco !
D'autre part, les personnages sont un peu trop caricaturaux à mon goût, je n'ai pas réussi à m'y attacher.
Le livre termine sur une note d'espoir mais j'aurais aimé savoir justement comment Montag allait aider sa société à renaître, c'est ce qui manque au livre.
En bref, l'histoire était moins captivante que ce à quoi je m'attendais mais j'ai tout de même passé un bon moment à redécouvrir la science fiction d'une autre manière. Certaines phrases du livres ont également retenu mon attention par leur beauté et leur justesse, c'est donc un bon livre mais je crains que la lecture de romans classiques ne soit pas pour moi.
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Ven 12 Oct - 23:29
Arwen a écrit:
[...] En revanche, l'histoire en elle-même ne m'a pas séduite plus que ça. J'imagine qu'ayant lu avant ce roman des dystopies plus modernes et plus poussées, j'ai eu l'impression de faire un bond en arrière. Il faut dire qu'à l'écriture de ce livre, la dystopie était encore inconnue du grand public et qu'en cela, ce roman était novateur. Mais le lire en 2012, c'est une toute autre histoire.
Détrompe toi, ce n'est pas parce que c'est "vieux" que le thème n'est pas toujours très développé. C'est d'ailleurs le point qui m'a également déçu dans Fahrenheit 451. J'ai lu auparavant 1984 (la base des livres d'anticipation/dystopies) ainsi que le meilleur des mondes, je peux t'assurer que l'univers est vraiment beaucoup plus approfondi ! Je t'encourage à les lire et ne pas laisser tomber les classiques du genre
Dernière édition par Crazy le Sam 13 Oct - 13:03, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Crazy (13/10/2012))
nataly
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Sam 13 Oct - 0:59
Voilà mon avis :
Je l'avais déjà lu adolescente et depuis un moment l'envie de le relire était là, et j'ai passé un excellent moment !
Dans Fahrenheit 451, Montag est un pompier dans un monde où leur travail n'est plus du tout d'utiliser l'eau pour sauver les maisons et les gens. Dans ce roman un pompier est un homme qui vient au hasard de découvertes, de dénonciations, pour brûler votre maison, les livres qui s'y trouvent et les hommes et femmes si cela est nécessaire. Il mène cette vie sereinement, tout en rentrant chez lui chaque soir où sa femme vit dans un monde de "télé réalité" poussé à l'extrême comme tous les hommes et femmes qu'ils soient chez eux, dans les transports, leurs voitures, et où l'information quelle qu'elle soit n'est que rabâchage interdisant toute réflexion personnelle. Mais Montag cache chez lui un secret que l'on découvre rapidement : un livre pris en cachette ! Entre temps, il fait d'ailleurs la connaissance de Clarisse qui est une jeune fille hors du commun : elle discute avec lui chaque fois qu'elle le croise, marche pour prendre l'air, regarde les étoiles, aime sentir les gouttes de pluie... Autant de choses que plus personne ne fait puisque seul l'effet de la télé, de la médiatisation est prôné. Mais Clarisse disparaît un jour, et Montag se pose désormais des questions : est-il vraiment heureux dans son mariage ? Pourquoi les livres seraient-ils dangereux ? Pourquoi tant de systèmes modernes dans leurs vies ? Je vais vous laisser le lire pour en savoir plus.
Montag évolue vraiment dans ce roman. Il est au début un être froid qui comme tout un chacun fait son travail et suit le cours de sa vie sans se poser de questions quand au bien fondé de ce qu'il fait. Très vite, on s'aperçoit que la rencontre avec Clarisse lui ouvre les yeux sur des interrogations qui le travaillaient déjà. Et c'est un homme déterminé, décidé, et motivé, se posant des questions sur l'avenir de l'être humain que l'on découvre. Sa femme Mildred est elle complètement abrutie par toute la technologie qui l'environne et en demande toujours plus nuit et jour. Même lorsque son mari tente de lui exposer ses doutes, elle se ferme complètement car refuse d'accepter de perdre ce qu'elle connaît. Clarisse est vraiment une jeune adolescente rêveuse qui indirectement par des mots choisis tente de faire passer un message à Montag.
Bien qu'écrit en 1953, Ray Bradbury nous livre une œuvre très moderne. En effet comment ne pas faire de comparaisons avec notre modernisation ? Nous vivons entourés de téléphones portables, d'ordinateurs, de télévision (télé réalité....), où le livre perd petit à petit sa place. Et comme le dit l'auteur : les livres sont une porte ouverte à une réflexion personnelle tandis que la profusion d'images, de sons rabâchés à chaque instant empêche la réflexion. Et ici le but est de faire que chaque être humain soit pratiquement identique dans ses idées et ses actes, cela permet donc aux autorités d'avoir les pleins pouvoirs sur tout comme on le voit à la fin du roman. Mais heureusement on entrevoit de l'espoir car l'Homme de par sa nature est curieux et c'est peut-être ce qui nous sauvera.
J'ai vraiment adoré ce roman et je vous conseille de le lire bien sûr.
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Sam 22 Fév - 15:26
Depuis des années que ce livre traîne dans ma liste de lecture, je m’y suis enfin mise ! (Parce que se réclamer fan de science-fiction et n’avoir pas lu les grands du genre, ça reste quand même moyen niveau crédibilité.)
Ce qui frappe en premier lieu, c’est le style de Bradbury. Un style riche, plein de métaphores qui, s’il rend le récit assez hermétique au premier abord et m’a empêchée de me plonger dans l’histoire immédiatement, devient tout de même appréciable au fil des pages.
En ce qui concerne l’intrigue, il est assez étonnant de voir à quel point l’auteur a su pointer juste dans ses prévisions quant à nos rapports à l’écran et aux technologies aujourd’hui, qui sont omniprésents dans notre quotidien. D'autre part, le nivellement par le bas dont résulte la destruction des livres dans l'histoire m'a vaguement rappelé celui pratiqué par les grandes chaînes généralistes de télévision aujourd'hui pour nous balancer des programmes aussi médiocres les uns que les autres, entre jeux pour la ménagère de cinquante ans et autres télé-réalités.
En revanche, j’ai vraiment eu du mal avec la dénonciation de l’auteur selon laquelle seuls les livres participent à l’émancipation de l’individu. Quid des œuvres d’art ? Du spectacle vivant ? Du cinéma ? De la musique ? J’ai d’ailleurs décroché un petit moment lors de ma lecture tellement cette position de l’auteur m’énervait. La faute cependant à un monde qui aurait tout gagné à être étoffé.
Et c’est d’ailleurs bien là que le bât blesse. Il y a un manque d’approfondissement flagrant de l’univers présenté (le sort réservé à d’autres pans de la culture par exemple, rapidement évoqué au détour d’une ligne mais guère plus, pour ne citer que ça) qui nuit grandement au récit et à la dénonciation que veut faire passer l’auteur. C’est dommage, surtout lorsqu’ il est question de dystopie.
Le personnage principal, Montag, enfin, est tellement fade qu’il ne présente aucun intérêt pour le lecteur, alors que l’auteur nous expose une panoplie de personnages secondaires intéressants. On citera par exemple Faber, personnage ambivalent qui m’a semblé infiniment plus sympathique que le personnage principal, mais surtout Clarisse, que l’on ne voit que brièvement mais qui apporte une touche de poésie au récit et aurait vraiment gagné à être développée.
En conclusion, bien que ce soit un classique, je dois avouer que le tout me laisse tout de même un peu sceptique, bien que la lecture ait été agréable.
Et Arwen, je rejoins l'avis de Yao, je t'encourage à persister car comme tu le vois, j'ai moi aussi trouvé le monde de Bradburry trop peu développé. Actuellement, je suis en train de lire 1984 et c'est tout l'inverse, le monde est pensé et approfondi au moindre détail près et tout y est justifié, c'est impressionnant, on y plonge vraiment dedans.
Dernière édition par Crazy le Sam 22 Fév - 20:19, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Crazy (22/02/14))
Invité
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Ven 28 Fév - 23:24
Cela fait un bout de temps que je l'ai lu, mais je ne me rappelle pas d'un univers trop peu approfondi. Peut-être était-ce dû à l'âge (j'ai dû le lire vers 13-14 ans si je me rappelle bien) ? Ou à une "inattention" parce que je trouvais le style un peu vieillot à la base ? Ou au fait que j'avais vu le film (celui de Truffaut, et que je recommande par ailleurs ^-^) et que ses images ont pallié à ce manque du livre ? Toujours est-il que j'en garde un souvenir vraiment bon et sans impression de "non-abouti". Peut-être à relire, aussi, parce que la lecture commence à remonter un peu ^-^
Dernière édition par Crazy le Sam 1 Mar - 8:22, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Crazy (01/03/14))
Tweety
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Jeu 13 Mar - 22:23
Il me semble l'avoir lu en anglais (je précise car il y a des éléments changés dans une traduction très bizarre, pour ne pas dire mauvaise, mais passons), et je dois dire qu'il ressort de ce livre énormément de choses très contradictoires. En fait c'est comme si on avait du mal à cerner le propos de l'auteur, notamment vers la fin. C'est très bien écrit, très prenant, certains passages sont dignes d'un chef d'œuvre, réellement, mais à mon avis il manque à ce roman un propos plus défini pour entrer dans le panthéon des classiques, devant lequel il oscille assez d'ailleurs. C'est à dire que pendant le début on se dit "tiens là il veut dénoncer ceci, cela, ok" et le chapitre suivant le propos est totalement différent. Sans parler des dernières pages où on a vraiment l'impression que la fin est inventée faute d'autre solution, les dernières lignes sont bonnes mais la fin dans sa globalité...
Bref. Peut-être que j'en effectuerais une autre lecture tantôt, pour clarifier, parfois c'est nécessaire pour certains bouquins comme pour certains films qu'il faut visionner deux fois pour vraiment les apprécier.
Dernière édition par Crazy le Jeu 10 Avr - 15:55, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Crazy (10/04/14))
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 13 Mar - 11:59
Considéré comme un classique de la S.F., j'en ai entendu parler en bien et en mal, alors j'ai décidé de le découvrir. Bradbury nous dépeint un monde où le livre est diabolisé. Les pompiers n'ont plus leurs fonctions d'éteindre les incendies, mais plutôt celui de brûler les livres et bien souvent les maisons les contenant. Le héros Montag est un pompier, qui, petit à petit, va se poser des cas de conscience, une évolution dans sa manière d'appréhender les livres. On assiste donc à l'évolution de sa pensée et au chamboulement que cela entraîne pour sa propre vie.
Franchement, dès le début, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire. Autant j'aime beaucoup l'idée du contexte et de la façon assez visionnaire de Bradbury d'imaginer notre rapport aux écrans, mais je l'ai trouvée pas assez fouillée, trop peu développée. En plus, le personnage principal, Montag, est assez fade, les autres aussi d'ailleurs, mis à part Clarisse qui apportait un peu de vivacité, de fraîcheur et un minimum d'intérêt à mon sens.
J'ai réussi à terminer le livre, mais sans vraiment arriver à entrer dans l'histoire. Du coup, je l'ai fini en lisant en diagonale et je ne suis pas certaine d'avoir saisi tout le dénouement et le fin mot de l'histoire.
Au final, Farenheit 451 ne m'a pas vraiment plu, si c'est un classique et un incontournable pour certains, ce n'est pas le cas pour moi. Mais j'ai bien l'intention de laisser une seconde chance à Bradbury.
Dernière édition par Jacana le Dim 13 Mar - 14:24, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 13 Mar - 12:14
Je ne sais pas si tu as lu les chroniques postées juste avant mais je pointe exactement la même chose du doigt dans la mienne, du coup j'approuve la tienne à 100 %. C'est tellement frustrant ce manque d'approfondissement et je ne comprends pas non plus le choix de Montag en perso principal. Bref, il aurait été bon de voir un peu plus de Clarisse et de Faber dans tout ça, qui, eux, semblent être des personnages bien plus intéressants. J'ai aussi du mal à comprendre comment il peut être considéré comme un classique mais bon, les faits sont là...
J'ai aussi un autre livre de Bradbury en attente dans ma bibliothèque (Les chroniques martiennes, qu'on m'a recommandé). J'espère qu'il sera mieux.
Dernière édition par Jacana le Dim 13 Mar - 14:26, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 13 Mar - 17:30
Oui, j'ai vu les chroniques après avoir posté, et j'étais d'accord avec la tienne. Puis c'est intéressant de voir que certaines personnes ont adoré ce livre, mais bon les goûts et les couleurs... J'ai aussi découvert qu'un film avait été adapté du livre, je ne sais pas encore si je vais tenter de le voir... J'ai peur du résultat ! :P
Je viens de commencer Les Chroniques martiennes et j'ai aussi Les Pommes d'Or du Soleil , en fait, j'ai emprunté l'intégrale, regroupant les trois œuvres, mais je ne suis pas sûre de lire la troisième, tout dépend des Chroniques. xD
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 13 Mar - 17:50
Oui, j'avais lu ça dans le sujet des lectures en cours !
Pour le film, je l'avais aussi vu après avoir lu le livre et je ne dirais qu'une chose : sois indulgente! XD Il a très très mal vieilli... et est assez différent du livre. Clarisse, notamment, est plus présente (même si le personnage m'a moins convaincue dans le film), Faber n'apparaît pas (Tristesse :( ) et la fin est différente (en mieux je trouve). Si jamais, voici la chronique complète que j'en avais fait à l'époque :
Spoiler:
J’ai récemment complété ma culture science-fiction en lisant Fahrenheit 451 de Ray Bradbury. Étant curieuse de nature, je me devais donc aussi de regarder l’adaptation. Étant peu habituée des vieilles productions et le film datant de bientôt cinquante ans, je ne savais pas trop à quoi m’attendre.
Et force est de constater que si le film se révélait correct dans les années soixante-dix, il a assez mal vieillit et se révèle aujourd’hui plutôt kitsch. Ainsi, je n’ai pas pu m’empêcher de sourire devant certains effets spéciaux vieillots, auxquels j’ai cependant aisément pardonné compte tenu de la date de sortie du film.
Concernant l’intrigue du film en elle-même, il y a du bon et du moins bon.
Moi qui avais adoré le personnage de Clarisse dans le livre, j’ai été enchantée de voir que Truffaut avait saisi tout le potentiel du personnage pour faire avancer l’intrigue et ne se contentait pas de vaguement l’évoquer avant de la faire disparaître quelques temps plus tard à coups de vagues explications (qui m’avaient immensément frustrée dans le livre).
Cependant, le réalisateur échoue à faire de cette jeune fille un personnage aussi intéressant que l’avait fait Bradbury. Ainsi, si Julie Christie arrive parfaitement à retransmettre la fraîcheur du personnage, il est regrettable que sa vision poétique du monde soit aussi vite expédiée et passe même un peu à la trappe alors qu’elle représentait l’essence même du personnage et faisait tout son intérêt.
De la même façon, j’ai été peu convaincue du choix fait pour le personnage de Mildred (rebaptisé Linda dans le film sans que j’en comprenne bien la raison par ailleurs…). En effet, si la superficialité du personnage ressort bien dans le jeu de l’actrice, le personnage amorphe et presque « robotisé » que nous proposait Bradbury était beaucoup plus frappant et servait bien mieux le propos du film à mon sens.
D’autre part, j’ai été assez déçue de l’omission du limier (peut-être trop complexe à réaliser en termes technique ?), pourtant véritable personnage du livre à lui tout seul, suffisant à susciter l’effroi chez le lecteur. De même, le personnage de Faber, que je trouvais très intéressant dans son ambivalence de personnage aussi intellectuel que poltron, m’a aussi manqué, bien que je reconnaisse que son rôle n’ai pas forcément été nécessaire à l’intrigue.
En outre, il est aussi dommage de voir que le réalisateur n’ait pas profité du nouveau format de l’œuvre pour enrichir le monde présenté dans l’œuvre originale qui manquait, somme toute, de détails et de profondeur. L’interprétation des autres personnages est cependant, quant à elle, très satisfaisante. Oskar Werner a ainsi réussi à donner un intérêt nouveau au personnage de Montag en plus de le rendre presque sympathique. J’ai aussi été bluffée par Cyril Cusak qui interprète Beatty (ou The Captain) à merveille et correspond exactement à l’image que je m’en faisais.
Enfin, j’ai eu un véritable coup de cœur pour la fin du film, qui diffère un peu de celle du livre mais semble plus pertinente et surtout porteuse d’espoir. Les hommes-livres eux-mêmes, qui m’avaient peu enthousiasmée dans l’œuvre originale, acquièrent ici une véritable consistance et attirent la sympathie, notamment grâce à une scène sous la neige que j’ai trouvée particulièrement magnifique et poétique.
Pour conclure, je dirais que, malgré ses points positifs, j’ai été assez déçue de ce long métrage. D’abord par son côté un peu trop vieillot pour un film de science-fiction (bien que je prenne en compte qu’il fut sûrement bien plus acceptable à l’époque de sa sortie), mais aussi car il a échoué à me replonger dans l’ambiance du livre comme je m’y attendais.
Dernière édition par Jacana le Mar 5 Avr - 18:44, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
Nawel
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Sujet: Re: Fahrenheit 451 Dim 12 Juin - 20:17
Je viens tout juste de terminer le livre, donc j'en profite pour poster un avis tout frais. ^^
D'abord, ce qui m'a le plus marquée dans Fahrenheit : le style de l'auteur. Personnellement, je l'ai trouvé très agréable, et les nombreuses métaphores et comparaisons abracadabrantes renforcent pour moi le côté futuriste du récit : on a quand même un peu de mal à se représenter des images précises, puisque les descriptions sont foisonnantes mais pas destinées à donner un rendu réel, ou tout du moins auquel on pourrait rapprocher des éléments de notre réel. Du coup, j'ai corné pas mal de pages pour relever quelques phrases sympa, comme celle-là :
Spoiler:
" A la fin, il avait l'impression d'avoir été jeté du haut d'une falaise, emporté dans une centrifugeuse puis recraché dans une cascade qui tombait interminablement dans un vide interminable sans jamais...toucher...tout à fait...le fond...et on tombait si vite qu'on ne touchait pas non plus les côtés...qu'on ne parvenait jamais...à toucher...vraiment...quoi que ce soit. "
Bon, le point négatif dans cette affaire, c'est que cette imagination débordante a fini par me donner l'impression qu'elle était aussi là pour camoufler le manque de détails scientifiques. Ce que je veux dire, c'est que même si nous avons des descriptions de la vie de cette société future, nous ne savons pas vraiment comment elle fonctionne, de même que pour tous les éléments imaginaires du roman. Exemple parfait avec le Limier, pour ceux qui ont lu le livre : je ne sais pas pour vous, mais j'en garde une vision très fragmentaire. Mais bon, le style de l'auteur reste le style de l'auteur, et ma foi, on n'y peut rien.
Par rapport aux personnages, je rejoins les avis d'Enorah et d'Elya, surtout pour Montag. Le seul moment où il prend un peu de relief à mes yeux, c'est quand il s'énerve contre sa femme et ses amies et leur lit ce fameux livre. C'est idiot, dangereux, égoïste et irréfléchi, mais au moins à ce moment-là il semble éprouver quelque chose de réel. Même s'il s'empresse de le regretter par la suite. Après, je suis peut être trop dure, surtout qu'il explique lui-même qu'il a l'impression de ne rien ressentir, d'être étranger à nombre d'émotions ; et je pense que l'on peut attribuer ça au formatage de cette société à laquelle il vient tout juste d'échapper : il n'a pas encore eu réellement le temps de s'émanciper, puisque l'action se déroule sur un laps de temps assez court (quelques semaines ? un peu moins ?). Cela expliquerait aussi pourquoi il semble si fade à côté de personnages comme Clarisse ou Faber : eux vivent depuis longtemps en marge de la société et ont eu le temps de s'en détacher peu à peu. Mais enfin, je ne suis pas fan de Montag. Comme le disait Enorah, même Faber, que l'on nous décrit moins, est plus attachant.
En revanche, j'ai bien aimé la description de cette société futuriste au travers de la femme de Montag. Elle constitue somme toute un personnage assez intéressant, du fait de son intégration totale aux principes et aux normes de la société qui nous permet de mieux comprendre comment les gens vivent, s'occupent et réagissent. Et surtout, le fait qu'elle tente plus ou moins inconsciemment de se suicider dénote bien de la disparité entre ce qu'elle affirme et pense ressentir, et la réalité (à savoir que cette vie ne lui convient pas, qu'elle n'est pas heureuse. Peut-on alors considérer "la famille" comme une échappatoire à la réalité ?). Dommage que l'auteur n'ait pas insisté là-dessus, car il n'évoque sa tentative de suicide qu'au tout début du livre, alors que nous n'avons pas encore bien cerné le personnage, puis n'y fait plus allusion que dans une ou deux phrases.
En définitive, il s'agit d'un livre que j'ai lu avec plaisir et dont je garderai un bon souvenir, malgré de nombreux points quelque peu décevants (d'ailleurs la fin me laisse également assez perplexe).
Dernière édition par Jacana le Dim 12 Juin - 20:38, édité 1 fois (Raison : [CPJ])
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Sujet: Re: Fahrenheit 451
Fahrenheit 451
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