Une nouvelle fois un grand merci aux Editions Kyklos pour leur générosité. Elles nous surprennent à chaque fois avec des auteurs méconnus, aux styles très différents et qui, pourtant, valent le détour. Après l'énorme coup de cœur que j'ai eu pour l'œuvre de Frankie Ventana, j'avais hâte de me plonger dans l'univers de Frédéric Jeanjean. Malheureusement, il semblerait que l'essai ait eu du mal à être transformé.
Tout commençait pourtant très bien. Le résumé m'a immédiatement attiré l'œil et les premiers chapitres étaient réellement prometteurs. L'idée de lancer deux frères passionnés par l'Art et l'Histoire à la recherche de l'héritage des alchimistes est vraiment très intéressante. Et cette histoire "fil-rouge" est rapidement entrecoupée par une affaire politique quelque peu sordide ainsi que par des petits clins d'œil façon "tranche de vie", ce qui annonçait un déroulement rythmé et agréable. Mais tout cela s'essouffle rapidement. L'affaire politique qui ouvre le roman nous laisse sur notre faim en disparaissant au milieu du roman alors que les nombreuses allusions à la Coupe du Monde de football finissent par devenir lassantes. Elles n'apportent rien à l'histoire et, si elles amènent un peu de fraîcheur au début, l'auteur a eu tendance à en faire trop parfois. Car le gros point faible du roman réside dans le fait qu'il soit très lourd par moments. Des dialogues qui peuvent le rendre plus vivant et agréable finissent par avoir l’effet contraire, parce qu'ils deviennent inutilement longs ou alors beaucoup trop compliqués ! Des discussions anodines et "plan-plan" aux grandes réflexions philosophiques, il semblerait que Jeanjean n'ait pas réussi à trouver un juste milieu malgré un style d'écriture plutôt agréable. Je m'attendais au départ à découvrir un roman justement centré sur l'Histoire et au final, bien que cet aspect soit omniprésent, on se retrouve face à une œuvre à la fois philosophique et scientifique : religion, évolution, tout y passe ! Des réflexions philosophiques s'immiscent même dans des discussions banales autour du football. Je ne vous le cache pas, j'ai très vite décroché.
J'ai néanmoins apprécié certains points du roman. N'allez pas croire que tout est à jeter. Le personnage de Luca, l'antiquaire séducteur, m'a beaucoup attiré. Il est au cœur de l'histoire, se trouvant au centre de toutes les affaires, et son caractère un brin irréfléchi apporte quelque chose d'agréable au sérieux de l'œuvre. De plus l'aspect historique, très bien documenté, est vraiment très intéressant, formidablement bien servi par des flash-back, de l'Antiquité romaine à la Seconde Guerre Mondiale, en passant par la Renaissance italienne. Des flash-back qui auraient simplement mérité d'être plus nombreux.
C'est donc un style particulier qu'il faut apprécier, ce qui n'a pas été mon cas. La philosophie à toutes les sauces, cela n'a jamais été ma tasse de thé, mais je ne pense pas que cela déplaise à tout le monde. Les philosophes férus d'Histoire pourront certainement y trouver leur compte, mais ne vous attendez pas à un roman d'aventures.