*un an plus tard xD*


Le Client Roi, c'est une histoire pas très ordinaire, celle d’un homme, plutôt beau garçon, qui vient en aide à son meilleur ami, Bob. Bob a un problème, il a trompé sa femme avec une auto-stoppeuse qui, depuis, le harcèle et l’utilise comme jouet contre son gré. Bob aime sa femme et ne veut pas la blesser en lui avouant sa mésaventure. Il est donc obligé d’assouvir les moindres désirs de sa maîtresse s’il ne veut pas que cette dernière parle à sa bien-aimée. Bob, désespéré, demande à son ami, surnommé le Client Roi, d’essayer de séduire cette femme pour qu’elle se détache de lui. S’ensuit une aventure remplie de femmes aux parfums endiablés.

En effet, c’est un livre qui tourne autour des femmes, de la séduction, de l’amour ou plus précisément du désir. Le personnage est d’ailleurs en train de lire Bel ami à la fin et il n'hésite pas à se comparer ou à prendre exemple sur George Duroy, ce « héros sans état d’âme » qui « avait misé sa carrière sur le pouvoir de séduction qu’il produisait sur les femmes ».

Le format du livre est un peu étonnant. Extérieurement, il n'est ni petit, ni grand, un juste milieu qu'on peut néanmoins trimballer où l'on veut. A l'intérieur, les chapitres sont courts. La police a une grande importance car elle change tout le temps : en italique pour les pensées du personnage, normale pour le récit, manuscrite pour les reproductions de lettres, en retrait pour les dialogues. Cela forme un véritable jeu de mise en page qui nous fait voyager les yeux et nous donne envie de tourner les pages.

Au niveau du style, pour être franche, j’ai eu un peu peur en lisant les premiers paragraphes. Au début, les dialogues ne sont pas du tout naturels, et cela les rends forcés, presque irréalistes. On sent l'écrivain qui est derrière et qui a envie d'écrire une histoire mais qui ne sait pas s'y prendre pour rendre ses phrases naturelles. Cependant, j’ai été agréablement surprise, puisque petit à petit, une souplesse est apparue dans ses phrases, une légèreté très agréable.

Une chose assez déstabilisante à la première lecture, c’est cette espèce d’équivalence entre la vie réelle du personnage et ses rêves (un tantinet perturbant), car aucune marque dans le récit ne nous permet de délimiter clairement la limite entre les deux mondes. C’est à nous de repérer les détails qui « clochent » pour nous rendre compte que l’absurdité des événements est due à son imagination durant son sommeil. Car absurdité il y a ! (Par exemple il rêve que sa salle de bain est envahie de plantes carnivores, avec une araignée qui grossit de plus en plus à mesure qu'elle s'approche de lui, etc.)

Il y a plusieurs petites intrigues, mais la plus importante n’est pas résolue. L'auto-stoppeuse a-t-elle réellement une jumelle ? Pourquoi a/ont-t-elle/elles agi de cette manière ? La fin nous laisse sur notre faim. Il n'y a pas vraiment de fil directeur. Le personnage agit en fonction des femmes qu'il a en tête.

Je trouve que ce roman reste tout de même un peu superficiel. Les éléments auraient pu être un peu plus creusés, le décor un peu plus actif, les dialogues plus expressifs encore. On dirait un livre écrit à la manière d’un journal intime qu’on ne relit pas toujours. D’ailleurs, à ce propos, j’y ai trouvé beaucoup d’erreurs graphiques : fautes de frappe, oublis de mot, répétitions, fautes d’orthographe. C'est un peu déroutant à la lecture.

Dans l'ensemble, la lecture a été rapide, elle ne m'a pas ennuyée et m'a même fait sourire par moments. C'est aussi intéressant de voir ce que pense cet homme des femmes qui l'entourent et d'observer son mode de séduction de l'intérieur. Je pense m'intéresser à cet auteur pour son évolution car c'est vrai qu'il s'agit là de son troisième ouvrage. Avec le temps il risque de s'améliorer énormément.
A suivre !