Dernière édition par Jacana le Ven 8 Avr - 18:44, édité 2 fois (Raison : Corrigé par Crazy (19/02/14))
DarthAruno
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Sujet: Re: Douze Mer 22 Fév - 7:33
Dans « Douze », roman de Nick McDonell, il est question d’une portion de la vie de White Mike, jeune new yorkais prometteur mais désabusé, devenu dealer de drogues auprès de la jeunesse huppée de Manhattan.
Le roman en lui-même est plutôt intéressant, traitant d’un sujet de société, soit la dérive de la jeunesse, américaine en l’occurrence. La drogue, le sexe, la violence, tels sont les ingrédients de ce cocktail détonant que nous sert le roman de McDonell, montant crescendo vers une issue dramatiquement explosive. Maintenant, c’est dans la façon dont le sujet est traité que les choses se gâtent un peu. Peut-être est-ce dû au jeune âge de l’auteur (17 ans) lors de l’écriture de ce premier roman, mais il aborde les choses avec trop de légèreté. White Mike, le personnage principal, et ce malgré les tentatives de l’auteur pour développer un minimum son héros, est creux ; et les autres personnages, de moindre importance, manquent cruellement de profondeur et frisent la caricature, à l’image du récit, lui-même caricatural. En effet, là où ce roman pourrait être sujet à de la dénonciation, à ce que le fond serve autrement le récit, ici, il ne semble être qu’un prétexte, une forme d’exhibitionnisme où le lecteur ne fait que « mater », sans que ne lui soit demandé la moindre réflexion. La manière dont c’est écrit pourrait avoir de l’intérêt : l’auteur ne s’encombre pas de descriptions inutiles, il va directement à l’essentiel, mettant en scène ses personnages comme un réalisateur de film. Le style est direct, nous décrivant des événements s’enchaînant de plus en plus vite, où l’action et le contexte se posent au fur et à mesure avec un grand sens du rythme, vers ce final dramatique auquel on s’attend tout de même assez. Les pensées et souvenirs intermittents de White Mike, cassant l’action dans de pseudo réflexions sur le sens de la vie, amènent des pauses avant de repartir de plus belle. C’est plutôt bien écrit, et cela se lit bien, si bien entendu notre souhait est de nous occuper pour nous éviter de l’ennui. Mais voilà, cela aurait pu servir un roman dans lequel l’auteur dénonce un système, une société de consommation qui nous vend du rêve, une société d’image qui nous coupe de la réalité et dans laquelle la jeunesse se perd, quelque soit son origine ou son milieu, et pour qui les actes semblent paraître exempts de conséquences et dont les issues peuvent parfois être extrêmes.
C’est justement ce qui manque cruellement à ce roman, un réel sens et une vraie réflexion sur un sujet grave, et ce manque fait que « Douze » n’est qu’un roman de plus dans les rayons des librairies, là uniquement pour divertir et qui sera bien vite oublié.
Dernière édition par Crazy le Mer 19 Fév - 19:15, édité 1 fois (Raison : Corrigé par Crazy (19/02/14))
Douze
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