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 L'Amour de Phèdre

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Lady Swan


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L'Amour de Phèdre _
MessageSujet: L'Amour de Phèdre   L'Amour de Phèdre EmptySam 10 Nov - 1:40

L'amour de Phèdre
Sarah Kane


L'Amour de Phèdre 000520300

informations
TITRE D'ORIGINE : Phaedra's Love
DATE DE PARUTION : 1996.
PREMIÈRE REPRÉSENTATION : 15 mai 1996.
NOMBRE DE PAGES : 80.
ÉDITION DE TON LIVRE : L'Arche.
QUATRIÈME DE COUVERTURE : L’Amour de Phèdre semble occuper une position singulière parmi les pièces de Sarah Kane et il est de fait très rare qu’un auteur anglais adapte une pièce classique. Indépendamment du fait que l’impulsion pour le projet venait du Gate Theatre – Sarah Kane avait d’abord pensé à Woyzeck et Baal, deux idées auxquelles elle n’a pas donné suite pour des raisons pratiques –, elle s’est finalement décidée à reprendre Phèdre de Sénèque, l’histoire d’une reine qui tombe désespérément amoureuse de son beau-fils. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’adaptation s’intègre parfaitement dans l’univers de l’auteur : réapparaissent notamment la dissection d’une émotivité masculine malsaine et nihiliste, tout comme la question de Dieu et les conséquences de la violence.
Y A-T-IL UNE SUITE ? Non.


L'Amour de Phèdre 810
©️ aurélie

Ton avis
RÉSUMÉ PERSONNEL : /
LA PIÈCE EN UN MOT : Intense.
UNE CITATION : “PHAEDRA: You're in pain. I adore you.”
UNE NOTE SUR 10 : 10.
TON AVIS : L'Amour de Phèdre est une réécriture contemporaine de la tragédie antique de Sénèque. Sarah Kane reprend le canevas original de la pièce de Sénèque, mais l'adapte selon sa sensibilité et des thèmes contemporains sous-jacents. La pièce de Sénèque s'intitule Hippolyte, dans laquelle Hippolyte (fils de Thésée et beau-fils de Phèdre) est la figure centrale. Je crois qu'il est important de souligner ce déplacement dans le titre choisi par Kane, qui place Phèdre comme une nouvelle figure centrale. Cela rappelle aussi le titre de la tragédie de Racine, bien que, selon mes lectures, Kane n'ait pas pris en compte l'œuvre de Racine et n'ait lu qu'une seule fois la pièce de Sénèque.

Cette pièce n'est pas la plus jouée de l'œuvre de la dramaturge, mais je crois que c'est ma préférée ! J'ai aussi aimé Anéantis, mais L'Amour de Phèdre reste au sommet pour moi. Cela s'explique d'abord et avant tout par ma passion pour les tragédies antiques. Aussi, la dramaturge arrive à reprendre un mythe et à lui donner une résonance contemporaine. Je pense à l'omniprésente critique de la monarchie britannique (et des monarchies en général). On nous présente des personnages névrosés, prompts à l'inceste, très concentrés sur eux-mêmes. La pièce n'est pas construite dans un contexte socio-politique précis, mais on peut facilement l'associer au contexte politique anglais de l'époque.

La passion de Phèdre est au centre de la pièce. Elle veut à tout prix se faire aimer de son beau-fils malgré l'interdit qui entoure cet amour incestueux. Elle est abandonnée par son mari, Thésée, et se dévoue à Hippolyte. Ce dernier n'est aucunement intéressée par elle. Il est plutôt cruel. Hippolyte est le personnage le plus difficile à déchiffrer. Il est un enfant gâté et un personnage grossier. Il incarne la déchéance physique et morale. Je pense qu'on peut lui attribuer le qualificatif « nihiliste ». Il y a aussi le personnage de Strophe qui rappelle celui d'Œnone dans la pièce originale. Ici, elle est la fille biologique de Phèdre. Elle est le personnage le plus rationnel de la pièce. Elle tente de rappeler Phèdre, et plus tard Hippolyte, à la raison.

J'ai adoré l'écriture (j'ai lu la pièce dans sa version originale). C'est épuré, il n'y a pas beaucoup de longs monologues comme dans les tragédies classiques. Je pense notamment à la scène où Phèdre discute de sa passion pour Hippolyte avec Strophe. Ses mots sont étouffés, ses phrases sont incomplètes. Ça simule un flot de pensée « naturel » et non pas un discours répété. Les émotions sont transmises en peu de mots. Les didascalies sont importantes et montrent que la pièce est aussi construite autour de la symbolique des gestes. Je n'ai pas vu la pièce, mais indications scéniques suggèrent une esthétique particulière. J'aurais aimé pouvoir voir la pièce mise en scène par Sarah Kane elle-même pour avoir accès à ce qu'elle avait imaginé.

Je ne peux pas tout dire. Il y a tellement plus ! Je n'ai pas nécessairement envie de tout couvrir puisque je veux laisser une certaine surprise à tout lecteur potentiel. Aussi, je pourrais continuer sur 10 pages, mais je perdrais le peu de cohérence qu'il me reste. lol
À QUI LA CONSEILLES-TU ? Pour un public averti, car le langage est cru et les images sont violentes.




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“I hate to hear you talk about all women as if they were fine ladies instead of rational creatures. None of us want to be in calm waters all our lives.” - Jane Austen, Persuasion

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Dernière édition par L'erreur sociale le Sam 10 Nov - 9:18, édité 1 fois (Raison : Corrigé par L'erreur sociale)
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